LES ARCANES DES SYSTEMES
Devenus instables, trop complexes et dangereux dans beaucoup de pays, ces systèmes subissent les effets simultanés :
- du progrès, la "destruction créatrice" [2]
- de la mondialisation de moins en moins maîtrisée depuis les années 2000 en particulier suite à l'adhésion de la Chine à l'OMC
- des limites naturelles des démocraties telles que l'explique Alexandre de Toqueville dès le XIXème siècle,
- et des réseaux sociaux mal utilisés depuis les années 2010, au point d'engendrer de la dégénérescence tout azimut en particulier chez les jeunes générations.
Ces Systèmes peuvent subir à tout moment des effets de seuil, des effets de contagions "événements en cascades", et des hystérésis, autrement dit leur incapacité à retrouver l'équilibre après un choc.
Etablis à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale, ils ne répondent plus aux enjeux des années 2020-2050, horizon de temps parlant à l'échelle de l'âge moyen d'un français, environ 40 ans.
Ils méritent un nouvel élan mais d'abord de la pédagogie, c'est à dire de dresser un Panorama des Systèmes s'appuyant sur ce qui les compose :
#Richesses : des particules de matières (atomes) comparables grâce à un système monétaire,
#Pouvoirs : des flux de données, d'énergies pour le matériel et des idées, des lois pour l'immatériel
#Cultures : des valeurs morales
Il n'existe pas un seul système intelligible que quelqu'un aurait la capacité d'imposer aux autres mais il faut avoir en tête l'idée que l'homme a besoin de mythes fédérateurs pour coopérer efficacement [6]. L'homme doit mimer d'autres hommes. Mais qui prendrons-ils comme modèle ? Pour se faire un avis, il faut d'abord comprendre l'état des lieux du monde : les #Richesses en commençant par la #Biosphère.
Notes
[1] A cette occasion est créée, l'OCS (Organisation de Coopération de Shanghaï). Ces pays s'opposent à l'abandon du traité ABM de 1972 et au projet de défense antimissile américain.
[2]Principe énoncé par l'économiste Joseph Schumpter qui consiste à décrire les conséquences du progrès sur l'économie.
[3] Démographie, climat, migrations : l'état d'urgence, de Jean-Loup Bertaux, Fauves Editions 2017. L'Homo Sapiens Lucidus sait d'où il vient et l'auteur croit même qu'il est athée.
[4]Noosphère : selon la pensée de Vladimir Vernadsky et Pierre Teilhard de Chardin, désigne la « sphère de la pensée humaine ». Le mot est dérivé des mots grecs νοῦς (noüs, « l'esprit ») et σφαῖρα (sphaira, « sphère »), par analogie lexicale avec « atmosphère » et « biosphère ». Ce néologisme a été introduit en 1924 par Teilhard de Chardin dans sa « cosmogénèse ».
[5] Jouer sa peau: Asymétries cachées dans la vie quotidienne, Nassim Nicholas Taleb, Les Belles Lettres, 2018
[6] Sapiens, une brêve histoire de l'humanité, Yuval Harari, Albin Michel, 2015 (plus de 10 millions d'exemplaires vendu jusqu'en 2020)
Toute coopération humaine à grande échelle – qu’il s’agisse d’un État moderne, d’une Église médiévale, d’une cité antique ou d’une tribu archaïque – s’enracine dans des mythes communs qui n’existent que dans l’imagination collective. Les Églises s’enracinent dans des mythes religieux communs. Deux catholiques qui ne se sont jamais rencontrés peuvent néanmoins partir en croisade ensemble ou réunir des fonds pour construire un hôpital parce que tous deux croient que Dieu s’est incarné et s’est laissé crucifier pour racheter nos péchés. Les États s’enracinent dans des mythes nationaux communs. Deux Serbes qui ne se sont jamais rencontrés peuvent risquer leur vie pour se sauver l’un l’autre parce que tous deux croient à l’existence d’une nation serbe, à la patrie serbe et au drapeau serbe. Les systèmes judiciaires s’enracinent dans des mythes légaux communs. Deux juristes qui ne se sont jamais rencontrés peuvent néanmoins associer leurs efforts pour défendre un parfait inconnu parce que tous deux croient à l’existence des lois, de la justice, des droits de l’homme – et des honoraires qu’ils touchent.
On n’a jamais eu un tel écart entre la complexité du monde et la capacité des gens à comprendre le monde.
Laurent Alexandre
L'Intelligence ne réfléchit plus. La question de l'intensité et de la qualité de l'engagement intellectuel de nos contemporains dans l'objet de leur réflexion est en effet posée à l'échelle du monde, et particulièrement au sommet de la société.
Marin de Viry, Revue des deux mondes, novembre 2017
La France est entrée en déclin parce qu'elle est entrée en "décompétence".
Philippe Manière