LIVRES

La Guerre des métaux rares

La transition énergétique vers de nouvelles énergies dites propres va poser de plus en plus de problèmes en raison de la rareté de certaines matières premières. Les composants utilisés pour produire des énérgies renouvelables/propres (éoliennes, batteries électriques, panneaux photovoltaïques) sont fabriqués à partir de métaux et minéraux dits "terres rares" dont l'exploitation s'avère peu écologique (cf liste Européenne). En résumé, il s'agit de traiter des quantités énormes de roches pour obtenir quelques kilogrammes de métaux comme le cobalt, etc.

La Chine
Depuis plusieurs décennies, et de manière concomittante avec la stratégie idiote de désindustrialisation des pays occidentaux, la Chine a su constituer une filière complète d'extraction minière et de fabrications de composants stratégiques (y compris des aimants très utilisés pour la fabrication d''avions de chasse et de missiles). L'ouvrage fait allusion à l'affaire Magnequench qui a éclaboussé la classe politique américaine. Des critiques sur le financement de politiques américains par des Chinois (Affaire Johnny Chung) qui permettent de relativiser les accusations portant sur l'infuence russe autour de Donald Trump. A signaler que parmi les élites chinoises, il y a beaucoup d'ingénieurs sensibles aux enjeux des matières premières.

Le Recyclage ou la pollution délocalisée
Selon le traité de Bâle, les Etats n'ont pas le droit d'exporter leurs déchets et doivent les traiter sur place. Les Etats-Unis ne sont pas signataires et se débarassent de leurs déchets électroniques en Asie. Rappelons que 10% des terres arables chinoises sont polluées. Les Japonnais deviennent des spécialistes faute de trouver des terres rares dans leur propre sol. 18 des 60 métaux les plus utilisés dans l'industrie sont recyclées à plus de 50%. Hitachi espère un jour pouvoir qu'il sera possible de recycler 10% du stock. En résumé il faut faire du propre avec du sale et du rénouvelable avec du non renouvelable...(Carlo Tavares, patron de PSA a bien peur de revivre un Dieselgate un jour avec l'électrique)


Des Technologies loin d'être parfaites
The Cloud beguins with Coal (rapport de 2013) : les technologies de l'informations qui permettent de mettre en oeuvre celles des énergies renouvelles sont elles aussi très gourmandes en énergies et matières premières.
La batterie au lithium-ion est composée à 80% de nickel, 15% de Cobalt et 5% d'aluminium. Elle peut peser jusqu'à 25% du poids du véhicule comme la Tesla. Selon une étude de l'UCLA la fabrication d'une voiture électrique consomme plus de 3 à 4 fois plus d'énergie qu'un véhicule conventionnel. L'ADEME a publié une étude en 2016 démontrant que sur l'ensemble de son cycle de vie, la consommation d'énergie d'une voiture électrique était à équivalente à celle d'un véhicule diesel.

Les Bafokengs d'Afrique

Ce petit royaume a su habilement éviter la malédiction des matières premières en devenant la tribu la plus riche du continent africain. Le jeune roi (knosi) aux commandes depuis 2000 a su tirer profit de réserves de plantines et bien dépenser d'anciennes richesses liés aux revenus du Diamant par ses concitoyens. Au moment de l'indépendance de l'Afrique du Sud, les Bafokeng ont su obtenir 13% du capital de la Impala Platinium puis d'investir une partie de ce capital dans un programme de diverification baptisé Vision 2035.

La filière Française
L'aveuglement des industriels Français,  l'absence de vision et les contraintes écologiques : Rhône Poulenc était autrefois leader du secteur (usine à La Rochelle) mais petit à petit la société a laissé aux Chinois la technologie et puis elle a fusionné avec le belge Solvay en 2011. La France dispose quand même de ressources intéressantes à condition de vouloir les extraire (Bretagne et Auvergne).

La Mer & L'Espace
La France dispose du deuxième domaine maritime mondial derrière les Etats-Unis et elle est en train de l'étendre en utilisant le droit (Convention de Genève de 1958) avec près de 11 millions de km² (règle des 350 milles marins ou 650 km à partir des terres émergées). A terme, 57% des fonds marins seront sous la juridiction d'un Etat. C'est un atout pour l'exploitation future des Terres rares (en particulier dans la zone autour de Wallis et Futuna et de l'ancien cratère du volcan de Kulolasi). Concernant l'Espace et les astéroïdes, la Président Obama a signé 2015 le US Commercial Space Launch Competitiveness Act (droit d'appropriation des richesses qui s'y trouvent mais pas de celle du corps céleste).
L'enjeu c'est de ne pas devoir partir à la conquête d'un nouveau monde, plus propre, comme Christophe Colomb serait parti à la conquête des Indes en découvrant qu'il n'avait plus de bois pour fabriquer des navires.
Nuances 

Le livre parle bien d'une Transition "difficile". Dans la réalité :
- les terres rares ne sont pas si rares, même si difficiles à exploiter (selon certaines sources plus de 400 ans de réserves au rythme actuel de consommation)
- les panneaux photovoltaïques et les voitures électriques, mêmes si leur production ne pas si propres que cela pour l'instant, seront sur le long terme plus efficace en dépenses énergétiques avec une bonne gestion numérique.

Le Magasin du monde

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Les normes, poison de nos économies

Daniel Fortin
L'inflation des normes, poison de nos économies

Les Echos, le 18 mai 2019

C'est un sentiment d'étouffement, de harcèlement, voire d'encerclement qui, chez certains, peut déboucher sur une pathologie rendue célèbre par un député et éphémère ministre fraudeur du fisc :  la phobie administrative . Ces symptômes, chacun, à un moment de sa vie, les ressent. Ils sont la conséquence de l'inflation des lois et réglementations en tout genre, devenue une plaie de nos sociétés corsetées, notamment celles, comme la France, où il faut bien trouver employer une administration pléthorique.

Un sujet en or pour Christian Morel, qui y consacre le troisième volet de sa série à succès sur les décisions absurdes. Un livre utile, à la fois pour le constat qu'il fait de notre embonpoint réglementaire mais aussi et surtout pour l'analyse des raisons qui l'ont provoqué et pour l'étude précise de ses conséquences sur nos vies et notre économie.

En 2006, le Conseil d'Etat, dans un rapport, alertait déjà l'opinion sur la dangereuse dérive dans laquelle était entrée la production de règles. « Le nombre de textes de portée générale en vigueur ne cesse d'augmenter », écrivait-il. « On peut estimer qu'aux 9 000 lois et 120 000 décrets recensés en l'an 2000, sont venus s'ajouter, en moyenne, 70 lois, 50 ordonnances et 1 500 décrets par an. » Un courant qui, depuis, ne s'est jamais ralenti.

Mais comme le note fort justement l'auteur, l'Etat n'est pas le seul à alimenter un tel déluge. Dans la sphère privée aussi, l'inflation est de mise. Normes ISO, règles de comportements des caissières ou des employés de centre d'appels, multiples procédures de reporting dans les entreprises, normes à respecter pour l'installation d'un magasin, d'un cabinet médical ou pour le fonctionnement d'une maison de retraite : la « logorrhée réglementaire est partout », des vingt mille pages de règles qui encadrent la vie à bord du porte-avions « Charles-de-Gaulle » en passant par les onze pages et trente-cinq articles du règlement de la visite du Louvre où la déambulation en maillot de bain est formellement proscrite, alors que l'article 10 sur le droit d'entrée compte douze lignes expliquant que, pour pénétrer dans le musée, il est nécessaire de disposer… d'un droit d'entrée.

Maigre consolation, nous n'avons pas le monopole de cette maladie chronique. Aux Etats-Unis aussi, réputés pourtant plus libéraux que la moyenne, le mal a fait depuis longtemps son apparition. Le Registre fédéral américain, qui compile tous les règlements et jurisprudences en vigueur, est passé de trois tomes et 2.599 pages à sa création en 1936 à 81.405 pages soixante ans plus tard. Une revue de droit américaine a même trouvé un nom pour qualifier le phénomène : l'« hyperlexis ».

> L'inflation normative a un impact lourd sur l'économie> L'effarant bond en arrière du management
Mais d'où vient cet appétit de nos pays pour la règle ? Du poids de la culture d'abord. 

-La France est l'héritière d'une longue période de monarchie centralisatrice. 

-Aux Etats-Unis, c'est l'obsession de l'organisation parfaite qui justifie cette multiplication des normes. De façon plus conjoncturelle, leur production pléthorique est aussi une arme politique utile afin de montrer à l'opinion que l'on s'attaque à un problème. Enfin, il ne faut pas le nier : cette inflation procède surtout d'une forte demande sociale en matière de sécurité, notamment à la suite d'une catastrophe ayant provoqué une vive émotion dans l'opinion. Ce flux continu de réglementations traduit surtout ce que Christian Morel analyse comme « une excessive confiance dans la rationalité ».


Cet aveuglement est lourd de conséquences néfastes, précisément répertoriées dans l'ouvrage. L'inhibition face à l'action d'abord, qui peut se traduire par des catastrophes, notamment lors d'un incident aérien, lorsque le pilote doit arbitrer entre la procédure et son instinct pour se sortir d'une situation dangereuse. La mauvaise qualité des règles ensuite, due à leur profusion sans réel examen de leur portée. Le frein à l'innovation et au progrès enfin, sans doute le résultat le plus dommageable à long terme. La multiplication de normes contraignantes a évidemment une influence de plus en plus forte sur les décisions des entreprises et finit par impacter durablement l'attractivité d'un pays.


La solution ? Créer « un droit des règles » pour encadrer leur production propose l'auteur, qui assume le paradoxe. Certains pays, comme le Canada, se sont engagés dans la voie de la déflation normative. En France, les multiples  plans de simplification administrative attendent toujours leurs résultats concrets. Alors, en attendant, il nous reste l'évasion, comme celle à laquelle nous invite l'immense écrivain  Louis-René des Forêts dans « Ostinato » : « Piégé entre les quatre murs de la Règle, il se détourne pour écouter le vent sur la mer plus éblouissante au sommet des toits qu'une bêche frappée par le soleil. »


« Les Décisions absurdes III. L'enfer des règles. Les pièges relationnels », par Christian Morel, NRF Editions Gallimard, 257 pages, 20 euros.


Une ligne dans le sable

La Flotte fantôme

La Chine a surpris les Etats-Unis dans un Pearl-Harbor du futur. Les Etats-Unis sont déstabilisés et Hawaï est occupée par les chinois. Intéressant mais le Roman est trop haché entre plusieurs histoires qui ne se recoupent pas pendant plus de 600 pages. A noter : la théorie de la lumière bleue de l'effet Tcherenkov selon laquelle les sous-marins nucléaires seraient repérables par Satellite en raison de leur signature "radioactive".

Une présidence de crise

M. Jouyet dresse un bilan de la présidence française de l'UE. Expérience intéressante. Inspecteur des Finances, M. Jouyet est à l'aise avec les sujets économiques et monétaires. Il dénonce lui même page 187 : il y avait un accord entre le président des Etats-Unis et celui de la Réserve fédérale, Alan Greenspan. En gros, plus la guerre en Irak coûte cher, plus il fallait baisser les taux pour permettre aux ménages de s'endetter et de consommer, afin que cette croisade ne deviennent pas trop impopulaire.

C'est avec cette politique monétaire laxiste - que beaucoup de commentateurs applaudissaient à l'époque- que l'endettement des foyers américains les plus pauvres a été rendu possible. Sans cette perfusion financière dans l'immobilier et la consommation, l'économie de guerre serait vraisemblablement apparue comme insupportable et Bush aurait eu du mal à être réélu en 2004. En clair, l'actuel Président de l'AMF, déclare qu'il n'y avait pas indépendance entre la banque centrale et le pouvoir.


Les Initiés

Livre Les Initiés de Thomas Bronnec

Roman/Polar du journaliste Thomas Bronnec spécialisé dans la Finance. Auteur de Bercy au coeur du pouvoir en 2012, il profite de sa connaissance des coulisses du ministère, surtout du Trésor, pour imaginé un roman. L'action concerne des personnes rarement mis en lumière comme un directeur de cabinent, des conseillers techniques et le directeur du Trésor. Thomas Bronnec choisi de mettre en scène une banque, le Crédit Parisien qui ressemble beaucoup à la BNP Paribas et un patron très influent dans le milieu du capitalisme français, M. Fertel qui pourrait s'inspirer de Michel Pébereau. 

Extraits ci-dessous :


Sur la constitution et le fonctionnement d’un cabinet
Isabelle Colson avait été nommée ministre de l'Économie et des Finances dans la foulée de la victoire du candidat socialiste à la présidentielle . Il avait fallu qu'elle choisisse un directeur de cabinet . Dépourvue de réseaux dans l'administration , elle n'était pas en position d'imposer quiconque à un poste stratégique pour lequel , en réalité , c'était le directeur du Trésor qui composait une short - list de candidats . Ils devaient être les gardiens de la ligne économique défendue par l'administration , mais aussi être acceptables.

Le spoil system à l'américaine , c'est peut - être brutal mais au moins les choses sont claires . Le ministre sait que tout le monde partage ses vues , et tout le monde avance dans le même sens . Mais il paraît que ça ne se fait pas . Alors , j'ai besoin d'un dircab qui croie sincèrement en ce qu'on va faire , pas d'un type qui va relayer les demandes de Caradet et sa bande , parce que , toute seule , je ne m'en sortirai pas . J'ai besoin d'un allié , qui connaît la place .


L'espace d'un instant , il se demanda si elle allait le virer . Il l'espéra presque . En théorie , c'était possible , même si en réalité c'était plutôt le directeur de cabinet qui avait un pouvoir de vie ou de mort sur le ministre . Il pouvait l'asphyxier en le laissant crouler sous les arbitrages les plus anecdotiques , l'ensevelir sous ces parapheurs bordeaux en cuir fatigué qu'il fallait examiner tous les soirs , ou au contraire lui cacher l'essentiel en barrant le chemin aux informations les plus sensibles , pour se laisser le privilège de décider lui - même . Il était potentiellement le vrai maître du ministère mais Christophe Demory , lui , n'usait pas de ce pouvoir . Il avait eu le poste à la franchise et n'entendait pas briser le lien de confiance tissé avec Isabelle Colson . Ils fonctionnaient en duo . Un vrai couple , avec ses hauts et ses bas . Mais jamais il ne l'avait vue si exaspérée .


Des étudiants incapables de rembourser leurs frais de scolarité, un contexte de crise type subprime
Or vous savez que ces crédits ont explosé depuis la deuxième loi d'autonomie des universités qui leur permet de fixer elles - mêmes les tarifs à l'entrée . Elles ne se sont pas privées pour les augmenter . Les facs sont devenues des grandes écoles : moins d'étudiants , des droits d'entrée plus chers . — Je sais
Il fixa Isabelle Colson et se demanda si elle croyait vraiment à toute cette imagerie gauchiste qui avait enflammé la campagne de 2012 , ou si elle l'avait simplement instrumentalisée pour accéder au poste qu'elle occupait maintenant . était honnête avec elle - même , ce qui impliquait alors qu'elle était complètement idiote . Ou si elle connaissait la complexité de la réalité , mais passait outre par pur opportunisme , ce qui voulait dire qu'elle était d'un cynisme absolu . Il ne répondit pas directement à la question .
Elle ne se doutait pas à quel point ces jeunes gens étaient dévoués à leur administration d'origine , et jusqu'où ils pouvaient aller pour lui.


Séparation des banques de dépôt et d’investissement
Nathalie dans un tailleur gris trop strict , le soir de cette fameuse journée , qui lui faisait un compte - rendu enthousiaste de sa première rencontre avec le financier le plus puissant de la place de Paris . « Ce type est tellement brillant , Christophe , tu ne peux pas savoir . . . Il nous a expliqué sa vision de la banque , et pourquoi il ne fallait surtout pas séparer le côté banque de dépôts et le côté banque d'investissement . Je te jure qu'après je ne savais plus quoi penser . Tu sais que je suis partisane de cette solution , mais ce qu'il nous a dit a du sens . Il nous a dit que c'était bizarre que des gens de gauche défendent cette séparation des activités qui avait servi de modèle de développement au secteur bancaire américain et qui avait donné naissance à des monstres comme Goldman Sachs et Lehman Brothers . Il a employé le mot “ monstre ” , je te jure . Des “ monstres ” , il a dit , “ qui ne sont là que pour multiplier les profits sans se rendre compte qu'il y a d'autres aspects tout aussi fondamentaux ” . Je t'assure , on aurait
Crédit parisien, une sorte dee BNP Paribas
François Sérignac acquiesça , rassuré . Antoine Fertel ne désarmait pas . Il ne l'avait jamais fait . Depuis plus de trente ans , il avait bâti un édifice unique basé sur une philosophie très simple : ce qui est bon pour le Crédit parisien est bon pour la France . Il avait noué dans le monde politique et dans celui de la haute fonction publique des liens privilégiés avec les personnes qui comptaient , ou qui allaient compter . Il s'était très rarement trompé . Dès le début de leur carrière , il allait voir ceux qu'il appelait les « jeunes talents » et il leur faisait son numéro de charme . C'était la première étape du piège qu'il tissait patiemment autour d'eux , jusqu'à ce que leur communauté d'intérêts avec lui et la banque soit devenue trop étroite pour qu'ils puissent dévier de la ligne .
Pour lui , le bonheur de l'humanité passait par le bonheur de la banque . De sa banque . Il était sincèrement persuadé que le système français , où les élites formées dans les mêmes écoles atterrissaient ensuite dans tous les centres de décision du pays , et baignaient dans un entrelacs d'intérêts objectifs , était le meilleur , et il avait décidé de le sécuriser à son profit .

politiques s'apercevaient que le monde était bien plus complexe qu'ils ne l'imaginaient , et qu'ils avaient besoin de l'avis et de l'analyse de professionnels qui avaient les


Rapport Pébereau sur la dette
Aujourd'hui que la dette dépassait les deux mille milliards d'euros , des voix , certes minoritaires , s'élevaient pour dénoncer cette dépendance dans laquelle on avait mis l'État vis - à - vis des marchés financiers . Il avait même entendu un ancien ministre , qu'il avait plutôt tenu en estime , regretter cette « banalisation » de la dette et parler de « pompe à morphine » . 


Sur l’ENA
« Je ne sais pas , balbutia - t - il . Non , je ne crois pas . Vous savez , le cabinet , c'est un passage obligé pour nous , si on veut progresser .
Que ces choses - là sont bien dites ! s'exclama - t - elle . Vous êtes tous un peu pareils . Vous avancez dans un sillon tracé d'avance .
L'acceptation de la diversité , de la différence , la reconnaissance de la valeur de quelqu'un en dehors de vos références , c'est difficile pour vous . On est plus à l'aise dans son jargon , dans son milieu , entre gens de bonne compagnie qui ont fait les mêmes études et qui se sont retrouvés au fil des années , après avoir réussi les mêmes concours . Je me trompe ?
Oui , tu sais , cette tradition qui consiste à traiter le politique pour ce qu'il est vraiment , d'ailleurs : provisoire . L'administration sait qu'elle reste , et les ministres passent .
Et vous , les membres de cabinet , vous êtes des êtres un peu hybrides . Vous êtes aussi temporaires que moi , mais si je pars , vous , vous restez quand même .
Les plus brillants qui ont été élevés dans une espèce de culte du don de soi , aussi noble que stupide . Ils sont peu nombreux . Et les médiocres . Cela explique à mon sens les piètres performances de la France , qui n'a cessé de perdre en influence au fur et à mesure que la mondialisation devenait plus dure .
 
Sur les copropriétés
Les vieux avaient souvent des manies . Ils repéraient quelque chose qui n'allait pas , et s'y accrochaient comme si c'était leur dernière croisade . Une copropriété , pour eux , c'était un immense terrain de jeu qui leur permettait d'avoir toujours de quoi se plaindre .


Sur la presse
Il avait imprimé le rythme de la conversation . « Je lis la presse comme vous , mesdemoiselles , avait - il commencé , et si j'ai voulu vous voir c'est justement parce que je sais que , en tant qu'inspectrices des finances , vous ne vous contenterez pas des analyses partielles , et partiales , des journaux qui ne posent pas les bonnes questions .

Pétrole, une guerre d'un siècle

Un livre sur l'ordre mondial anglo-américain depuis la première guerre mondiale. Travail à partir d'archive, ce document présente une vision très dure des coulisses de l'économie. La grille de lecture est celle des services secrets occidentaux et des compagnies pétrolières. 


        Cet ouvrage remet radicalement en cause l'idée que l'on se fait communément de la politique internationale et de ses enjeux. Il décrit les moyens extrêmes que les Anglo-Américains sont prêts à mettre en oeuvre pour conserver une suprématie née en 1815 et renforcée au prix des deux Guerres mondiales. Nous savons, depuis l'élection de George W. Bush, que la politique américaine et le pétrole entretiennent une relation intime. William Engdahl montre que l'économie des Etats-Unis repose sur un approvisionnement en pétrole bon marché et illimité et la suprématie du dollar sur les autres monnaies. Vous découvrirez comment le premier choc pétrolier fut une incroyable et cynique manipulation conçue par Henry Kissinger pour opérer un transfert planétaire de capitaux vers les banques de Londres et de New York, au prix de la ruine des pays du Tiersmonde ; comment ces pays en faillite, contraints de s'endetter auprès du FMI, se virent prêter à grands frais ces mêmes capitaux dont ils avaient été auparavant spoliés. Vous verrez comment la géo- politique du pétrole est à l'origine de l'effondrement de l'Union soviétique, de l'éclatement de la Yougoslavie, et de l'arrivée au pouvoir puis de la chute des Talibans. Vous serez surpris d'apprendre comment, dans les années 1970, les mouvements écologistes anti-nucléaires financés par les grandes compagnies pétrolières, devinrent le cheval de bataille visant à entraver l'indépendance que l'énergie nucléaire aurait pu procurer à nombre d'Etats, afin de les maintenir dans l'orbite des pétroliers. Vous comprendrez enfin que la décision d'envahir l'Irak fut prise pour assurer l'hégémonie de la puissance anglo-américaine et le contrôle de l'économie mondiale pour les 50 ans à venir.

William Engdahl, né en 1944, est économiste et écrivain. Il a étudié les sciences politiques à l'université de Princeton et l'économie à l'université de Stockholm. Il publie depuis plus de 30 ans sur les questions énergétiques, la géopolitique et l'économie, et intervient dans les conférences internationales. Il est conseiller indépendant pour plusieurs grandes banques d'investissement.               

La face cachée du pétrole

Un vrai travail d'enquête sur les coulisses des multinationales du pétrole. On y croise évidemment les services secrets et de nombreux groupes d'influences. L'ouvrage aborde la question des réserves pétrolières, de la crise de 1973, de l'Irak, etc.

Eric Laurent est allé rencontrer David Rockfeller ce qui a été pour lui une expérience étrange. D'autres anecdotes sont intéressantes comme la visite d'un ancien responsable des services secrets américains dans la banlieue de Washington. Sur les étagères de son bureau, un nombre incroyable de livres sur la chute de l'Empire Romain. « Je suis frappé de découvrir que sa bibliothèque, dans sa maison de la banlieue de Washington, est remplie de livres sur le déclin et la chute de l’Empire Romain » Témoignage d’Eric Laurent en parlant de William Casey, Directeur de la CIA. 

Bruits

Il existe peu de publications sur l'économie politique de la musique ou comment, depuis toujours, la musique accompagne-t-elle, voire précède-t-elle, l'évolution de la société. 

En 1986, Jacques Attali y a consacré un livre intitulé Bruits. Sa thèse : la musique est prophétique. Elle anticipe et annonce les changements de la société. 

En voici quelques exemples : 

l'avènement du pianoforte après la révolution française amène celui de la bourgeoisie ; 

le gigantisme des orchestres symphoniques au tournant des années 1910 préfigure celui de la société industrielle et des deux guerres mondiales ; 

l'invention du disque ouvre l'ère des objets produits en grande série ; 

et la dématérialisation de la musique dès 1990 est le premier signe d'une nouvelle économie de la connaissance dont le Web 2.0 et les smartphones sont des symboles.

Un autre fil rouge de ce livre est le Combat de Carnaval et Carême, un tableau de Pieter Bruegel dont une reproduction en couleurs est incluse dans un hors-texte au centre du livre. Analysant amoureusement cette toile, Jacques Attali y voit la parfaite illustration des thèses qu'il défend.

Personnaliser

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