RICHESSES> MATIERES PREMIERES

La coupe de la Canne à Sucre de Patrizio de Landaluze
Peinture de Victor Patrizio de Landaluze, Corte de caña (coupe de la Canne à Sucre) - 1874. Si les #Matières premières sont utilisées depuis l'Antiquité #Histoire, c'est à l'époque des Empires Coloniaux #Etats-nations que leurs échanges se sont structurés pour devenir des véritables marchés organisés et des filières industrielles #Entreprises #Finance #Commerce internatIonal. 

30

% Réserves mondiales de matières premières non énergétiques en Afrique
Les matières premières représentent souvent une malédiction pour les pays d'Afrique, la malédiction dite "Hollandaise". Elles favorisent la corruption des élites locales. Certains pays y échappent comme le Botswana.

Blood Diamond (2006) avec Leonoardo Di Caprio

Scène d'échange entre un ex mercenaire et une journaliste dans un contexte de trafic de diamants au Sierre Leone en Afrique à la fin des années 90.

L'effondrement : le point critique ? A. Stéphant (2022) 

Ingénieure géologue minier, spécialisée dans les risques environnementaux et sanitaires des filières minérales.

Matières premières : alimentation et industrie

SYNTHESE

> Tout #Système Economique repose sur un accès à l'#Energie et à des #Matières premières limitées. Sans Energie, un Système Economique n'est pas durablement crédible. Ce n'est pas nouveau.

> Dès l'Antiqué l'enjeu des matières premières imposait des adaptations des #Systèmes Politiques.

> Il existe un déséquilibre structurel entre l'offre disponible et la demande pour des raisons d'abord démographiques #Populations. Cette problématique pose des questions dramatiques sur la gestion de pénurie : faudra t-il un jour rationner ?

>Toutes les ressources naturelles ne sont pas renouvelables ni recyclables et les terres rares ne sont pas si rares.

>L'arrêt de l'utilisation des énergies fossiles va provoquer des mouvements stratégiques militaires majeurs #Force de certains #Etats-nations

#2 MATIERES PREMIERES 

Naturelles, les matières premières bénéficient d'une bonne image. Mais paradoxalement, tout ceux qui s'en occupent ont très mauvaise presse : exploitants inhumains, pollueurs, spéculateurs.

Le #Système économique repose sur un approvisionnement en matières premières issues de processus de formation courts, renouvelables assez vite (biologiques comme l'agriculture, la pêche) ou très longs, non renouvelables à l'échelle de plusieurs générations (pétrole, minerais). Certaines matières premières peuvent se trouver même au delà de la #Biosphère, sur la Lune et dans des astéroïdes. 

Tout découle de l'existence de ces ressources pour faire fonctionner les processus productifs des #Entreprises. Sans elles, il n'y a rien.

Ces processus se rangent en deux catégories : 

(i) ceux qui contribuent à produire de l'#Energie : de la production à la distribution sous plusieurs formes (fluides pour le gaz ou le pétrole, ou électrons pour l'électricité) avec des enjeux d'acheminement physique complexes : par pipelines (Nord Stream, South Stream ou Nabucco), par mer, etc. Sans ces ressources énergétiques, les êtres humains ne dépendraient que de leurs muscles. Ce fût le cas depuis les débuts de l'#Histoire jusqu'aux prémices de l'industrialisation au XIXème siècle en Europe. 

(ii) ceux à partir desquels les #Entreprises produisent des produits transformés puis des biens de consommation. Elles s'organisent en filières industrielles à partir d'une matière première qui se décline en plusieurs sous-produits (matières plastiques à partir de la naphtaline qui elle même s'obtient à partir du pétrole, alcool à partir des végétaux, outils à partir de métaux).

Tout ce qui est vivant est processus, y compris l'être humain à travers le renouvellement cellulaire : en une décennie, un humain change presque entièrement au niveau cellulaire (de la peau, jusqu'aux os). Ce n'est donc plus le même...au sens atomique. 

L'histoire de ces processus est donc aussi celle de la grande #Histoire. L'Histoire a beaucoup été influencée par les enjeux de matières premières. C'est peut-être même le premier fil conducteur de l'#Histoire. Certains diraient même unique...On se fait la guerre plutôt pour des ressources #Richesses que des façons de penser ou de croire #Cultures.

Le #Système économique s'organise donc autour de ces processus techniques qu'il faut apprendre à comprendre. Organisé en filières, avec ses industriels et lobbyistes, le #Système Economique ne parvient pas, de lui même, à trouver un point d'équilibre. Les conséquences sont désastreuses : pollution, destruction de la planète, malnutrition, ou au contraire, suralimentation ou malbouffe. L'homme du futur ne peut même plus marcher dans le monde futuriste de Wall-e [1].

Intervenir dans ces processus ne peut-être que du ressort des Etats-nations,Institutions Entreprises puissantes. L'industrie des matières premières a été privatisée, ce qui en soit ne serait pas dramatique si les #Etats étaient suffisamment forts pour les contrôler. Privatisées ou publiques, matières premières provoquent des guerres pour le pétrole ou des métaux rares. En Europe, les enjeux autour de l'approvisionnent en gaz sont source de tension avec la Russie.

A quoi servent ces matières premières ? 

à la fabrication d'# Objets, 

à la génération d'#Energie

à la construction de logements # Immobilier

à fabriquer des téléphones portables #Information et des moyens de #Transports qui se trouvent au coeur de la société de consommation. 

  CHAPITRE 2 - MATIERES PREMIERES : POUVOIR DE FAIRE ET MALEDICTION

Chaque matière première a connu ou connaîtra un jour son heure de gloire. Les matières premières peuvent même façonner une époque. Ainsi les premières matières premières, pour ainsi dire, provenaient tout simplement du corps humain lui même comme l'urine. Pleine d'amoniac, l'urine était très utilisée par les tanneurs et les ateliers textiles à l'époque de l'Empire Romain. Encore plus étonnant, le blond vénitien des femmes italiennes de la Renaissance était obtenu en appliquant de l'urine avant exposition au soleil. Cela ne s'arrête pas là. Les Espions, eux aussi, en étaient fan. Elle servait d'encre pour écrire des messages secrets entre les lignes avant d'être lus en chauffant les parchemins. D'où l'existence de l'expression, paraît-il, de lire entre les lignes

Concrètement, les matières premières servent à tout : à l'Alimentation #Santé, à construire #Immobilier, à se battre #Force, mais aussi à faire de la #Monnaie, ou ont un rôle de symbole religieux #Religions. Mettre la main sur des premières premières c'est assurer son autonomie. Elles se trouvent à la source de tout mais malheureusement le fonctionnement du système qui les utilise est peu enseigné à l'école, au collège ou au lycée. A quoi servent-elles ? Comment fonctionnent -elles avec l'industrie et comment leurs prix sont-ils déterminés ? A quelles problématiques doit on faire face et comment les résoudre ? 

DEFINITIONS

Les matières premières font partie des ressources naturelles comme l'air, l'eau, les sols, les espèces animales ou végétales. Ce sont des ressources biologiques ou minérales vitales pour les #Populations et leur #Systèmes Economiques ? Comment s'y retrouver avec toutes ces matières dont les tenants et aboutissants s'avèrent difficiles à cerner ?

Au moins 7 caractéristiques les distinguent. Elles peuvent être :
- renouvelables (bois) ou non renouvelables (gaz), la notion de réserve ne s'applique pas toujours
- utilisables à l'état brut (gaz) et / ou transformé (pétrole)
- vivantes (bétail, pêche) ou non (transformée, cuite, congelée)
- extraites facilement (récoltes, cueillette) ou non (carrières, forages)
- cultivables (céréales) ou non 
- distribuées localement ou sur les marchés internationaux (cotations)
- spécifiques à certaines zones géographiques comme les produits tropicaux #Biosphère

Plusieurs définitions coexistent :

(i) Celle de l'OMC [2] restrictive car elle exclut les produits agricoles cultivés jugés déjà transformés. 

(ii) Celle de la charte de La Havane de 1948 plus large qui inclus les produits de base ainsi : " tout produit de l'agriculture, des forêts ou de la pêche, et tout minéral, que ce produit soit sous sa forme naturelle ou qu'il ait subi la transformation qu'exige communément la vente en quantités importantes sur le marché international".  

(iii) Un autre concept existe, celui de commodité (commodities en anglais) supposé décrire des produits sur lesquels ne joue aucune différenciation majeure et dont le prix se forme sur un marché libre d'offre et de demande.


En les regroupant par finalité, il apparaît logiquement trois grandes familles de débouchés : 
(i) l'Alimentation #Santé
(ii) l'industrie #Entreprises et 
(iii)la production d'#Energie


(i) Des matières premières principalement utilisées pour l'Alimentation


Pour produire des aliments, il faut d'abord faire pousser des végétaux, et pour cela, impossible de se passer de terres cultivables et de conditions climatiques appropriées. L’agriculture mobilise au moins 4,8 milliards d’hectares ou 48 millions de km² de terres pour la culture de végétaux et l’élevage d’animaux (la SAU, surface agricole utile), soit un gros tiers% des surfaces émergées estimées à 148 millions de km² qui elles-mêmes représentent un petit tiers (29%) sur les 510 millions de km² de surface de la planète  [cf Carte]. Pour se rendre compte de l'importance de ces surfaces, la Russie couvre 17 millions de km² et la Chine 9,5 million de km².

Parmi les SUA, 
les cultures temporaires et permanentes occupent plus de 15 millions de km² 
la superficie de prairies et de pâturages permanents représentant près de 33 millions de km². 

La superficie de terres agricoles a peu évolué entre 2000 et 2020, mais la part occupée par des cultures permanentes et irriguées s’est accrue, tandis que celle des prairies et pâturages permanents diminuait nettement. 

Ces terres doivent être préservées pour ne pas se faire dévorées par la croissance rapide des zones urbaines ou par des pratiques de land grapping pratiquées des pays puissants au détriment de pays pauvres. Cela arrive même en France avec l'entreprise chinoise Reward qui a racheté 1 700 ha dans l'Indre en 2016.

Si faire ses courses au marché du coin ne représente aucune difficulté, la codification des aliments est redoutablement complexe à suivre. Afin de garantir des denrées alimentaires sûres et saines, le Codex Alimentarius [3], programme commun de deux  institutions internationales, la FAO et de l'OMS [4] établit une classification des aliments qui englobe aussi les dérivés comme les compléments alimentaires, les alicaments, les vitamines, les sels minéraux. 

Le Codex Alimentarius est scindé en trois catégories : les Normes relatives aux produits, les Codes d’usages et les Directives. Les Normes relatives aux produits traitent des caractéristiques d’un produit particulier. Ce groupe est le plus important (plus de 220 normes) dès lors qu’il couvre tous les principaux produits alimentaires, transformés, semi-transformés ou crus, destinés au consommateur. Il existe ainsi une norme pour le miel, pour les crevettes en conserve, ou encore pour la farine de blé.Non obligatoires les normes édictées concernent plus de 200 familles de produits. 

Au niveau des matières premières utilisées pour l'alimentation, on trouve aussi bien des végétaux (céréales, fruits et légumes) qui peuvent varier selon le climat (on parle de produits tropicaux) que les espèces vivantes (produits de la mer et le bétail). 

Pour chacun il existe théoriquement deux marchés : le local bien-sûr mais aussi l'international autrement dit les exportations. Ces matières premières ne peuvent être produites en grandes quantités qu'à condition à recourir à des engrais et semences.

Le secteur agricole bénéficie d'un traitement particulier au niveau des politiques économiques (les subventions) des grandes zones économiques :

En Europe avec la PAC, Politique Agricole Commune, de plus en plus délaissée, régulait le marché agricole européen premier budget européen.

Mais surtout aux Etats-Unis, la campagne présidentielle démarre sur ce thème car le premier Etat à voter est le plus agricole du pays : l'Iowa dont le drapeau ressemble comme deux gouttes d'eaux à celui de la France puisqu'il faisait partie de la Louisiane française bien que situé très au nord. Au sénat américain, chaque Etat étant représenté par deux sénateurs, le poids de l'agriculture se fait sentir. Un secteur dont la main d'oeuvre salariée américaine n'est plus que de 30%. L'Etat tolère finalement un recours aux "sans-papiers" massif de plus de 50% de la main d'oeuvre.

La financiarisation de l'agriculture lui donne une image de secteur capitaliste reposant sur le secteur privée. Jusqu'en dans les 80, les Etats régulaient les prix et les agriculteurs travaillaient en mode coopératif. Les directives européennes ont beaucoup libéralisé le secteur mais il reste malgré tout très souvent sujet à l'interventionisme des Etats : blocus, menaces de hausse des droits de douanes, subventions etc.


- Céréales : 

Elles regroupent blé, riz, maïs, mais il ne faut pas oublier les oléagineux dont on peut extraire l'huile comme le soja utilisés surtout comme intrants pour l'élevage. Il existe aussi l'huile de tournesol, de colza ou de palmiers (il existe aussi en plus petites quantités l'huile d'olive ou de coprah du cocotier) très utilisés par l'industrie agro-alimentaire. Les huiles sont issues de graines oléagineuses qui à l'issue d'un processus de transformation des graines fournissent aussi des tourteaux de protéines végétales destinées à l'alimentation animale. 

Chaque continent dispose d'une céréale fétiche : le blé au Moyen-Orient, le riz en Asie et le maïs en Amérique. Aux débuts de l’agriculture, les premiers paysans faisaient pousser principalement des blés dits velus (petit épeautre, amidonnier, ou encore épeautre… ) Ce n’est qu’à partir du 5ème siècle avant JC que sont apparus dans les champs, les blés nus. L'urbanisation fait oublier qu'il existe deux grandes catégories de blés nus, le blé commun ou blé tendre et le blé dur. 

Le blé dur, entier ou plus ou moins concassé, est utilisé pour faire de la semoule, du boulgour, du pilpil, des grains, des pâtes de toutes sortes, complètes ou raffinées. Les blés de cette catégorie se reconnaissent à leur belle couleur jaune, leur barbe (pointes effilées sur les épis) assez longue, leurs épis compacts et à la dureté de leurs albumen. C’est avec le blé dur qu’on fait des pâtes. Il est principalement cultivé dans les régions chaudes et sèches, comme dans le sud de la France et l’Italie. En tant que céréale d’hiver, il faut attendre neuf mois entre le moment où la graine de blé dur est semée et la récolte. Le blé dur français est reconnu pour sa richesse en protéines végétales qui permet de fabriquer des pâtes de qualité (il est exporté à 75%).

Le blé tendre ou froment : il est utilisé pour faire de la farine. Farine qui est elle-même utilisée pour fabriquer les pains (panification) et les produits de biscuiterie (pâtisserie, viennoiserie). Il est vital pour un grand nombre de pays pauvres. Il se divise en 3 catégories, le blé panifiable, biscuitier et fourrager qui se distinguent par une forte teneur en gluten et en protéines. C’est l'espèce de blé la plus cultivée au monde. Le blé tendre est la première céréale produite en France, essentiellement pour la farine panifiable (58% de la production). Il est aussi utilisé en alimentation animale (34%) et pour des utilisations non alimentaires industrielles grâce à l’amidon (8%) : papier, cosmétiques, produits pharmaceutiques, mais aussi production de bioéthanol.

C'est l'une des matières premières les plus stratégiques pour l'Alimentation, en particulier des plus pauvres. Une crise financière avec de la spéculation qui fait monter les prix, comme en 2008, ou même une situation de tension comme une guerre ou des aléas climatiques, peuvent entraîner une grave crispation du marché avec des hausses de prix incontrôlables et même l'arrêt d'exportations comme l'a décidé l'Inde en 2022. 

En France, il fallait 10 minutes de travail pour acheter une baguette dans les années 70. Même si le prix est montée graduellement de 10 centimes d'euros (1 Franc) à 80 centimes de 1970 à 2021, le temps passé pour se la payer n'a pas arrêté de baisser passant de 10 minutes à 5 minutes dans les années 2020 selon Statistica (à partir des smic horaires pour une baguette de 250 g). 

Le maïs 
L'importation de maïs en Europe a permis de mieux nourrir les populations grâce à sa consistance au 16ème siècle. L'expérience des sud américains faisaient qu'ils consommaient le maïs après certaines préparations. Ce procédé nommé nixtamanisation consistait en une immersion une nuit dans de l'eau avec de la chaux et des cendres qui libère un enzyme favorisant l'équilibre nutritionnel du maïs avant de de faire de la farine. Au début, ne procédant pas ainsi, les Européens qui tombaient souvent malades, voir en en mourrait sur le long terme. Ils avaient des maladies de peaux (sèche et craquelée) en raison de l'absence de vitamine B3 dans le Maïs. 

Le cas des OGM, les organismes génétiquement modifiés

La surface mondiale cultivée d’OGM correspond en 2019 à 190 millions d’hectares soit environ 10% des surfaces totales cultivées selon l’ISAAA. Les plus gros producteurs mondiaux sont les Etats-Unis, le Brésil, l’Argentine, le Canada et l’Inde. À eux cinq, ils totalisent 91% des surfaces d’OGM cultivées en 2019. Les quatre plantes OGM les plus cultivées sont le coton, le soja, le maïs et le colza.  Le reste se partage principalement entre la luzerne et les betteraves sucrières, mais il existe également quelques autres fruits et légumes. 

Seule une variété d’OGM est autorisée à la culture au sein de l’Union européenne : le maïs MON810, modifié pour acquérir une résistance à certains insectes ravageurs.  Dans le domaine agricole, les deux caractéristiques les plus répandues parmi les OGM sont, à ce jour : la tolérance à certains herbicides et la résistance aux insectes ravageurs. Il n’est cultivé que dans deux pays : en Espagne (107 000 hectares en 2019) et au Portugal (5 000 hectares en 2019). 

La pomme de terre
Comme le maïs, elle provient d'Amérique du Sud. Selon une étude de deux chercheurs américains, Nathan Nunn et Nancy Qian de Havard-Yale, elle aura eu un impact sur l'urbanisation #Immobilier car elle requiert beaucoup moins de main d'oeuvre que les céréales à partir du moment où les peuples n'avaient plus peur de ce légume mystérieux poussant sous la Terre "les enfers" et qui, par superstition, les détournait de cette ressource si pratique.


L'alimentation pour le bétail : du maïs et du soja

Le maïs est une matière première agricole importante. Il s'agit d'une source alimentaire surtout utilisée pour la production d'aliments pour animaux, d'éthanol, de sirop de maïs et d'amidon. Il en existe plusieurs variétés, les principales étant le denté, corné, en grain, soufflé, en farine ou encore le maïs sucré. Les États-Unis cultivent la majeure partie du maïs mondial, devant la Chine, le Brésil et l'Argentine.

Le soja connu aux États-Unis sous le nom de "graines de soja", est une matière première riche en protéines et relativement bon marché à produire. Les graines de soja sont utilisées dans la fabrication de divers produits alimentaires et agricoles, notamment la farine de soja (aliment pour animaux), l'huile de soja et les substituts de viande et de produits laitiers comme le tofu et le lait de soja. Elles peuvent également être utilisés pour produire du biodiesel. Les principaux pays producteur sont les mêmes ou presque que le Maïs : Etats-Unis, Brésil, Argentine, Chine et Inde.

Le choix pertinents de mettre en culture certaines céréales plutôt que d'autre repose sur les conditions climatiques locales et surtout la présence d'eau. En Europe, se pose la question de limiter la production de maïs très gourmand en eau.

Pour produire une calorie : 
- il faut 102 litres d'eau avec du boeuf, 
- alors que 0,5 litres seulement sont nécessaires avec les céréales. 
A titre de comparaison le café et le chocolat ne sont pas bons élèves sur ce critère d'après waterfoot print network.

En se consacrant à l'agriculture, il a fallu devenir sédentaire, très terrien. Ce qui a obligé les êtres humains à suivre les rythmes de la nature et à s'inventer des rites, devenus ensuite des fêtes puis des cultes #Religions. On soupçonne même que la pratique ces cultes étant devenue trop coûteuse, elle aurait eu raison du polythéisme. En raison du coût des offrandes apportées dans les Temples des religions polythéistes, le monothéisme de Jésus a été vu d'un bon oeil par les gestionnaires de l'Empire Romain. 


Fruits et légumes : 

Fragiles, presque tous originaires d'Asie, en particulier d'Inde, ils se produisent et se distribuent dans des circuits courts. Mais s'il existe des exceptions pour les produits tropicaux ou certaines espèces cultivés en serre pour l'exportation. La France est le quatrième pays producteur de frais derrière l'Espagne, l'Italie et la Pologne et ses producteurs facturent presque 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an, soit 1 à 2% du budget des ménages mais 10% de leurs dépenses alimentaires. 

1/3 de cette production est ensuite transformée sur environ 150 sites pour 3 milliards d'euros. En tonnes, on parle de 5 millions pour les légumes et de 3 millions pour les fruits. La filière de 75 000 entreprises emploi 450 000 personnes dont 250 000 saisonniers. En prix moyen par kg, la tendance en progression de 2015 à 2020 va de 2,3 à 2,7 €/Kg. Il faut savoir qu'un ménage achète au moins 85 kg par an, en général, 2 kg par acte. 

United Fruit, l'entreprise américaine fondée en 1899, a inspiré à l'écrivain O. Henry l'expression de "république bananière" car elle faisait la pluie et le beau temps en Amérique Centrale et du Sud : Honduras, Guatemala particulièrement dans les années 50. La CIA n'était pas loin et les principaux cadres comptait par exemple John Foster Dulles, qui fût secrétaire d'Etat et Allen Dulles, ex directeur de la CIA. On retrouve le même genre d'histoire avec la Hawaiian Pineapple Company, grande productrice d'Ananas à Oahu, qui contribua à un coup d'Etat pour chasser la reine et à faire de Hawaï un Etat américain à la fin du 19ème siècle.

Le cas des produits tropicaux 

Ils poussent sous les tropiques en Afrique, Amérique du Sud, en Asie du Sud et dans beaucoup d'îles. On dénombre surtout en volume :  café, thé, cacao, huile de palme, agrumes (dont le jus d'orange), banane, noix de coco. Leur exploitation massive n'a démarré qu'avec la période de Colonisation par les Européens #Histoire. A tel point que le marketing de certains produits est resté longtemps méprisant à l'égard des habitants des pays producteurs : le café avec le personnage d'El Gringo, Banania ou même Uncle Ben's américanisé. 

Le Thé est mentionné pour la première fois dans un ouvrage savant de Kuo Po qui vivait au 4ème siècle bien avant le Japon où il aurait été apporté par le prêtre bouddhiste Dengyo Daishi. 

L'huile de palme produite à 85% par l'Indonésie et la Malaisie. Des pays producteurs qui souffrent pourtant de pénurie car les consommateurs locaux n'ont pas les moyens d'acheter et ces Etats renoncent parfois à interdire les exportations car ils pénalisent alors lourdement leurs producteurs locaux comme Sime Darby qui ont investi. des producteurs locaux qui défendent aussi leur savoir-faire : pour bien récolter, il faut savoir si le fruit perché à 15 mètres est bien mûre. Seul un oeil averti le peut.

Quant aux agrumes, très financiarisés, la production mondiale s'élève à 150 millions de tonnes (oranges, petits agrumes, citrons, lime, pomelo) sur 130 pays principalement de l'hémisphère nord. Une tonne de jus d'orange simple est vendue 600 dollars la tonne. Si l'on prend ce prix comme référence des agrumes, ce marché mondial correspondrait à un chiffre d'affaires d'affaires de 90 milliards de dollars. C'est la première production fruitière du monde devant la banane.  Sur les marché il pèse 1,5 million de tonnes (FCOJ c'est à dire concentré congelé par an. Un marché dominé par la Chine, le Brésil, et l'Inde devant les Etats-Unis ou le Mexique. A titre de comparaison, la production de fruits frais du bassin méditerranéen s'élève à 27 M t dans les années 2020. 

- Les autres plantes 

Les épices

Les frontières entre épices, aromates, herbes aromatiques et condiments (mélange des trois) se recoupent parfois. En gros les épices servent à alimentation et les herbes et les aromates à l'alimentation mais aussi à la médecine. Il existe une centaine d'épices d'épices le poivre, la vanille, la noix de muscade, la cannelle, les piments, les graines de cumin, la coriandre en graines, le safran, la cardamone, le gingembre, le paprika.... La liste est longue. Chacune a sa propore histoire et ses applications pour la Santé, l'Alimentation ou le Textile. Elles ont représenté un tiers du commerce mondial pendant des millénaires. Le safran est l'épice la plus contrefaite car la plus difficile à produire. C'est l'or rouge dont la production à démarré en Crète cultivée par la civilisation minoenne utilisé en teinture, en médicament et en arôme. Très utilisé en cuisine, le safran apporté par les Français en Italie sous Napoléon 1er roi d'Italie, a contribué à la cuisine milanaise (osso buco, risotto à la milanaise). 

Ce marché représente au moins 30 milliards de dollars en 2019. Si la consommation par an s'élève à 1,7 kg dans le monde, certain habitants comme les népalais en consomme 14 kg. Les pays producteurs ne sont pas les plus riches de la planète : Mexique, Madagascar, Nigeria, Viet-Nam, Indonésie et Bangladesh et bien sûr la Chine et l'Inde.


Les aromates et herbes médicinales

C'est une catégorie discrète dont on parle peu. Il existe des plantes à parfum (lavande, lavandin, sauge sclarée), aromatiques pour l'alimentation (persil, coriandre, thym, fenouil et menthe) et médicinales (avec le plus grand nombre d'espèce comme le pavot, la camomille, le chardon marie, la mélisse). Elles constituent une filière de plus 300 espèces et au moins un millier de produits (parfums, cosmétiques, agroalimentaire).  

Produits vivants comme le bétail 

Le cheptel mondial de bovins et buffles s'élève à 1,6 milliard de têtes derrière celui des caprins et ovins atteignant les 2 milliards de têtes. viandes, peaux, laine. Les ruminants sont élevés dans des systèmes pastoraux herbagers (comme dans les Alpes) ou dans des systèmes mixtes de polyculture-élevage. Qui symbolise mieux que les cow boys américains le culte du bétail et de la viande ? En parallèle des plantations, s'est développé le modèle anglo-saxon de Ranch, d'exploitation de masse mais pas encore en espace clôt. 

Les grands pays producteurs sont les Etats-Unis, le Brésil pour le boeuf, l'Australie et la Nouvelle Zélande pour les moutons dont ils sont les deux principaux exportateurs. La Chine et l'Inde produisent aussi beaucoup mais si l'Inde exporte beaucoup, la Chine garde sa consommation intérieure. En raison de la domestication, les moutons ont perdu 25% de la taille de leur cerveau. Le bétail apporte non seulement de la viande, de la laine pour les moutons mais aussi et surtout du lait. La production mondiale avoisine les 530 millions de tonnes en 2020. 

Dans le monde, 75% des terres agricoles sont consacrées à l'élevage du bétail qui occupe 570 millions d'agriculteurs. 

La France figure parmi les premiers pays européens producteur et consommateur de viande bovine et revendique les meilleurs taureaux au monde depuis les années 90. La France importe beaucoup de tourteaux de soja du Brésil. De 1988 à 2010, le nombre d'élevage a diminué de 87%.

En Amazonie, plus de 60% de la déforestation est due à l'élevage.  Pour près de 600 millions de ménages les plus pauvres, le bétail est une source de revenus essentiels. En Inde, deux tiers des zones cultivés sont labourées grâce à l'énergie animale.

- Produits de la mer ou de la pêche  

La production mondiale de poisson = 
~ 179 millions de tonnes dont 156 millions utilisés pour la consommation humaine 2018. 

La quantité de pêche réalisée en eaux marines stagne entre 90 et 100 millions de tonnes depuis les années 90, l'aquaculture a pris de relais de la croissance avec 79 millions de tonnes produites. Le temps du vieil homme et la mer d'Ernest Hemingway, vieil homme qui se bâtait avec un Marlin, est révolu. L'homme n'est plus seul face à la nature. Il s'équipe de chalutiers et de filets gigantesques. Sept pays représentent 50% des captures : la Chine loin devant, Indonésie, Pérou, Inde, Russie, Etats-Unis et Viet-Nam. 

L'espèce la plus pêchée représente à elle seule 7 millions de tonnes par an (anchois du Pérou) devant le lieu de l'Alaska (3,4 millions de tonnes). En moyenne cela représente 20 kg par habitant par an. En ajoutant les algues (30 millions de tonnes), la production aquacole mondiale dépasse les 114 millions de tonnes par an dont la valeur commerciale s'élève à 263 milliards de dollars

Pour produire, 59 millions de personnes sont employées pour une flotte de 4,5 millions embarcations (du petit bateau non ponté au grands navires industriels). 

En France le prix moyen au kg tourne autour des 14 € 
avec de fortes disparités selon les espèces, un turbot pouvant atteindre 50 € le kg en 2022.

- Le cas du Sel 

Très utile pour l'alimentation, ce n'est pas une plante, ni une épice. Ce n'est pas non plus un minerais mais simplement une molécule disponible dans la nature en particulier dans l'eau de mer. Utilisé en chimie, il a connu un essor particulier dès l'antiquité en raison de ses propriétés utiles à la conservation des viandes et des poissons. Il fût plus tard l'objet d'un impôt en France : la gabelle.

La France exporte son vin et ses céréales mais devient de plus en plus vulnérables sur de nombreux autres produits.

Tous ces produits issus directement ou indirectement par transformation des matières premières représentent une composante important des coûts de produits finis consommés par les #Populations sur toute la #Biosphère. Les #Entreprises doivent en tenir compte pour faire leurs marge :

Chiffre d'affaires de vente (moins) achats de matières premières = marge brute. C'est à partir de cette marge brute que les Entreprises doivent pouvoir vivre en payant...

....leurs salariés, leurs machines, leurs impôts sans oublier d'investir dans l'innovation et la recherche. Il faut donc qu'il en reste assez. Parfois il en reste même trop distribué en dividende. #Finance.

Il faudra revenir sur la juste répartition entre le producteur, le transformateur et le distributeur. Il s'agira de savoir qui se cachent derrières ? Et de bien faire la différence entre actionnaires et salariés. Enfin il faut se demander quelle serait la juste répartition équitable de ces ressources au sein des #Populations de la #Biosphère.


Engrais :  

Dits NPK, azotés (N), phosphatés (P) et la potasse (K), ils ont une grande influence sur les marchés agricoles. Sans eux, les rendements agricoles seraient bien plus faibles et l'agriculture ne pourrait pas nourrir correctement 7 milliards d'habitants #Populations. 

Se priver brutalement d'engrais, pesticides et herbicides comme l'a fait le Sri Lanka en 2021 pour se mettre au 100% Bio peut conduire à des catastrophes économiques et alimentaires. Pour atteindre cet objectif, il aurait fallu 10 ans. Les conséquences ont désastreuses. Les rendements des plantations de Thé y ont baissé de 30% à 40% et de toute façon les Sri lankais n'ont pas le pouvoir d'achat suffisant pour se payer ce gendre de produit. C'est ce qui arrive quand un gouvernement incompétent, celui de la dynastie corrompue Rajapaksa impose ce genre de décision.

Sans les engrais, la famine ? Grâce aux engrais la productivité est multipliée par 10x.

-Semences : 

Pour cultiver, il faut bien-sûr des graines qui deviennent de plus en plus l'objet de brevets et de certificats (COV, Certificats d'Obtention Végétale) privant les agriculteurs d'une réutilisation future par sélection. Les grandes #Entreprises leaders dominantes de ce marché : Monsanto/Bayer (Allemagne/Etats-Unis), Dowdupont (Etats-Unis), Syngenta (Chine), Limagrain (France). C'est un marché mondial de près de 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans les années 2020 dont près de la moitié en OGM (Maïs aux Etats-Unis, Soja en Amérique du Sud et Coton en Inde). Les grandes firmes se positionnent sur la filière agro-chimie, elles proposent donc des forfaits semences avec engrais et pesticides. Le monde selon Montesanto, documentaire sorti en 2008 aura servi de référence pour expliquer les travers de ces groupes. La France représente entre 3 et 4 Milliards € de ce chiffre.


- Eau douce

L'eau douce est-elle une ressource naturelle "gratuite" comme le soleil ou l'air dont il est impossible d'attribuer la propriété ? Pas vraiment, sauf la pluie. Le reste de l'eau douce disponible provient de cours d'eau ou de puits qui appartiennent comme toute matière première à un propriétaire privé ou un Etat-nation. Les eaux de sources minérales sont vendues depuis des décennies et il existe depuis 2022 des ventes à termes d'eau [X]

La Terre recouverte d'une eau salée à 97%, contient néanmoins de l'eau douce pour 35,2 millions de milliards de mètres cube répartis :

dans les eaux souterraines 30%

en surface les glaciers 69%

donc 1% sous forme liquide et accessible (rivières, lacs atmosphère) soit 350 000 de milliards de mètres de cube

avec un des eaux de pluie pour  480 milliards de mètres cubes par an

Le lac Baikal contient 23 000 milliards de mètres cubes, une partie non négligeable de 6% de l'eau liquide sur terre.

mais avec des niveaux de consommations significatifs comme de la Chine avec 1 200 milliards de mètres cube par an. Le seuil minimum par habitant est estimé à 1 700 mètres cubes par personne et par an.

Les villes et les civilisations se construisent autour des points d'eau douce, en particulier les fleuves. La Grèce dont la géologie (plaques tectoniques favorable à apparition de calcaire et de marbre) a engendré de petits torrents d'eau douce, le Nil en Egypte explique que ce sont à ces endroits précis qu'on émergé les premières civilisations. 

Mais leur forte croissance provoque des perturbations. L'urbanisation casse de le cycle naturel de l'eau. Les déséquilibres engendrent sécheresses et inondations. Ce n'est pas nouveau, il y a plusieurs milliers d'année, les premières civilisations de mésopotamie ont subi des aléas climatiques dévastateurs en partie lié à de mauvaises pratiques agricoles. Le Moyen-Orient fertile est devenu aride.

Malgré toute cette eau, une partie non négligeable de la population mondiale #Population souffre de sécheresse. D'après les données de la FAO (2014), 45 pays comme l'Afrique du Sud, Chypre ou le Maroc sont en situation de pénurie (le seuil minimum référent stipule moins de 1 000 mètres cube par habitant par an), dont 29 comme l'Algérie, Israël ou le Qatar en situation de pénurie extrême (moins de 500 mètres cubes). On parle de stress hydrique. Un tiers environ de la population mondiale (soit 2,3 milliards de personnes) vit dans des pays soumis à un stress hydrique et 10 pour cent (soit 733 millions de personnes) dans des pays où le stress hydrique est élevé ou extrêmement élevé.

Le riz, très gourmand en eau mais très riche en vitamines,  et le blé servent d'aliments de base à plus de 2 milliards de personnes #Populations en insécurité alimentaire selon la FAO. 

Dans le monde, c'est l'agriculture qui consomme le plus d'eau douce (70% de l'eau prélevée, en majeure partie par l'irrigation), loin devant l'industrie (19%) et l'usage domestique (11%). Restera t-il un jour des rivières non polluées pour les pêcheurs comme ceux d' Et au milieu coule une rivière, le fameux film qui lance définitivement la carrière de Brad Pitt en 1992 ? Robert Redford a mis à l'écran le livre de Norman Maclean se faisant un apôtre du courant d'Izaac Walton, du 17ème siècle. Courant très anglo-saxon qui mèle réflexion philosophique, religion, naturalisme et pêche à la mouche. 

Dans l'Union européenne l'industrie consomme plus de la moitié de l'eau douce (51%) devant l'agriculture (30%) et l'usage domestique (18%), des données proches de l'Amérique du nord (53% industrie, 34% agriculture, 13% usage domestique). 


(ii) Des matières premières pour l'Industrie

Il s'agit des métaux. Cette fois, impossible de les faire pousser ou d'attendre des milliers ou des millions d'années pour qu'elles se renouvellent. Il faut aller les chercher dans les roches car ils sont mélangés entre eux ou avec d'autres matières inutiles. Pour l'industrie, on distingue les métaux ferreux, les non ferreux puis les métaux de spécialité parfois dits high techs et les minéraux industriels utilisés pour la construction et enfin les autres produits naturels obtenus à partir de végétaux comme le bois, le coton ou le caoutchouc.

- Métaux ferreux : Fer, acier

Le minerai de fer est composé de pierres et de minéraux à partir desquels le fer est extrait. La grande majorité de ces minerais de fer est utilisée dans la fonte brute qui, à son tour, est utilisée dans la production d'acier. Cependant, le fer extrait peut également être utilisé pour la production de fer forgé, d’aimants et de catalyseurs destinés à des utilisations industrielles et chimiques diverses. Le fer est une matière première très abondante et relativement facile à extraire. De ce fait, l'offre a traditionnellement été suffisante pour satisfaire la demande ce qui explique que les prix du fer gardent toujours une relative stabilité.

- Métaux non ferreux : non ferreux au nombre de 8 (Aluminium, zinc), précieux (Or, argent, paladium) et les platinoïdes

La France a décroché. Les principales productions concernent l’aluminium primaire, pour lequel subsistent deux sites sur le territoire, et également le chrome, le nickel, le zinc, le zirconium et l’or. Les sites de fabrication correspondants sont principalement situés dans le Nord - Pas-de-Calais et en région Rhône-Alpes. Plus en aval, la première transformation aboutit à la production de produits semi-finis sous la forme de pièces moulées, de lingots, de billettes, de fils, de plaques, de barres, de tubes, etc., et fait appel à différents métiers : tréfilage, étirage, extrusion, profilage, matriçage, forgeage, laminage, fonderie. 

Ils comprennent le fer, les aciers, les fontes, les ferro-alliages, utilisés en sidérurgie et fonderie de fonte. Les quatre principaux métaux non ferreux de base en termes de volumes sont l’aluminium, le cuivre, le zinc, le plomb. Les métaux précieux se caractérisent par des prix élevés : or, argent, platine, palladium, autres platinoïdes. 

De nombreux autres métaux jouent un rôle important dans certaines applications bien spécifiques (pour en citer quelques-uns : le nickel pour les superalliages utilisés dans les parties chaudes de moteurs aéronautiques ou de turbines industrielles, le titane pour la construction aéronautique, le zirconium pour les tubes contenant le combustible nucléaire, l’uranium sous forme d’oxyde comme combustible de fission nucléaire, etc.). 

Les métaux non ferreux sont principalement utilisés dans les industries des transports (automobile, aéronautique, navale et ferroviaire), dans la fabrication de matériels électriques et électroniques, et dans la construction

Très souvent les métaux, dans leurs applications métallurgiques, sont utilisés sous forme d’alliages. De nombreux métaux non ferreux sont principalement utilisés comme éléments d’addition dans des alliages dont la base (le constituant principal) est un autre métal : par exemple le bronze et le laiton avec le cuivre. 

Un certain nombre de métaux non ferreux, de par leurs caractéristiques chimiques ou mécaniques, ne sont pas l’objet d’une filière métallurgique propre, c’est-à-dire ne sont pas transformés en semiproduits métallurgiques puis en produits finis. C’est le cas par exemple du sodium ou du potassium (métaux dits alcalins) qui sont utilisés comme réactifs chimiques en raison de leur caractère de puissants réducteurs, ou pour le sodium en tant que fluide caloporteur.


Cuivre
Le cuivre est un métal de base important parce qu'il est un excellent vecteur de chaleur et d'électricité, et qu'il résiste à la corrosion ainsi qu’aux intempéries. Il est principalement utilisé pour la fabrication de fils électriques, de tuyaux, de tuiles et d’équipement industriel. Toutefois, il sert également dans la production d'alliages, dont le laiton et le bronze. Le cuivre est principalement extrait au Chili, mais également en Chine, au Pérou et aux États-Unis.

Dans les années 1920, le cuivre a été lui aussi l'objet d'un cartel tenu par les américains et dont les britanniques essayent de se prémunir en développant leurs approvisionnements en Rhodésie du Nord dans les années 20. Des mines de cuivre qui vivaient au gré des fluctuations de prix puis furent tirés par la croissance mondiale des années de la fin des années 30. Le marché fût ensuite déréglementé suite à la déclaration de guerre. 

Avec l'essor des voitures électriques, le cuivre redevient très recherché : il en fallait 20 kg pour construite un véhicule thermique, de 40 kg à 60 kg pour un véhicule hybride (léger ou rechargeable) et 80 kg pour un véhicule 100% électrique.

Aluminium
L'aluminium est un autre métal de base important, exceptionnellement léger et résistant à la corrosion. Il est souvent combiné à d'autres éléments comme le cuivre, le zinc et le magnésium dans le but de former des alliages à la fois solides et légers.L'aluminium, très présent dans l'écorce terrestre (avec le Silicium) mais malheureusement il est mélangé avec de l'oxygène et des acides siliciques des argiles. C'est en 1887 que le progrès de l'industrie de l'aluminium commença avec l'invention de Hall. Jugé trop mou, il n'était pas beaucoup utilisé. Il a fallu l'apparition de nouvelles formes d'alliages pour généraliser son utilisation dans l'industrie. Il est devenu incontournable pour la fabrication de véhicules et d'avions, le secteur de l'emballage (boîtes de conserve par exemple) et de la construction. La majeure partie de l'aluminium est produite en Chine, en Russie, au Canada et en Inde. 

L'acier, le nickel et l'aluminium rentrent dans la composition des avions, voitures et trains c'est à dire tous les moyens de transports de masse. Le cuivre, les métaux non ferreux,  les terres rares sont nécessaires aux technologies de l'#Information ou aux batteries électriques utilisées pour produire des énergies décarbonées.

L’or 
Depuis des millénaires, l'or est un métal précieux extrêmement prisé en raison de sa couleur jaune métallique et de son éclat. Aujourd'hui, il est principalement utilisé pour la production de bijoux et comme un atout pour l'investissement. Cependant, une petite quantité est également utilisée dans l'industrie car l’or est très résistant à la plupart des réactions chimiques et conduit également l'électricité. La Chine est le pays qui extrait le plus d’or, suivi par l'Australie, la Russie et les États-Unis. 

L'argent
Contrairement à l'or, environ 50 % de la demande d'argent est utilisée dans l’industrie, comme la production de panneaux solaires, les films (pellicules) photographiques et les contacts électriques. Toutefois, une grande partie de la demande en argent vient des bijoutiers et des investisseurs, comme pour l'or.


- Métaux dits de spécialité : parfois appelés terres rares constituées par 15 lanthanides et deux autres présents dans la plupart des roches (scandium et l'yttrium)

Ils sont présentés de manière exhaustive dans ce qu'on appelle le tableau périodique des éléments dit de Mendeleïev. On en dénombre 118, il faut en utiliser 71 pour fabriquer une voiture électrique et 52 un smartphone.


- Terres rares :  en lien avec la fabrication de produits, en particulier pour l'#Information (composants électroniques) ou la construction (voitures, immobilier). Elles ne sont pas si rares contrairement à ce que leur nom indique.


Minéraux de construction : argiles, plâtres, gypse, granulats, pierres, roches, etc. C'est assez simple tout ce qui provient du sol peut-être chauffé et selon la température utilisée, on obtient des matériaux plus ou moins sophistiqués. Du calcaire donne de la chaux que les Grecs furent les premiers à utiliser, du gypse du plâtre, les argiles avec du calcaire des ciments. Des argiles sablonneux donnent des briques et avec du feldspath des carrelages. En chauffant encore plus, on obtient des céramiques puis étape ultime du verre.
Les besoins en matériaux de construction pour le logement et les infrastructures représentent une consommation de 6 tonnes de granulats/an par habitant en France. En 2016, ils ont été couverts par la production de 

330 millions de tonnes dont 7,8% de granulats de recyclage.

Les carrières de granulats représentent la majeure partie des 3 600 exploitations actives de l’industrie extractive en France. 40% des granulats naturels sont issus de roches meubles correspondant à des formations géologiques superficielles (alluvions fluviatiles, glaciaires, sables marins) et 60% proviennent de roches massives concassées d’origine magmatique ou métamorphique (30%) ou d’origine calcaire (30%). Les matériaux de démolition fournissent 83% des granulats de recyclage.  

Produits naturels : bois, coton, laine,  soie, cuir ou artificiels caoutchouc, papier, carton. 

Il y a de quoi satisfaire une grande curiosité tant les matières sont nombreuses et leurs applications passionnante. C'est grâce à l'ingéniosité humaine, à force d'essayer mais aussi de prendre des risques que l'on parvient à comprendre et utiliser correctement toutes ces composantes de la nature mises à disposition par l'Univers.


(iii) Des matières premières pour l'Energie

- Gaz
Le Gaz est utilisé pour produire de l'énergie dont beaucoup pour le chauffage. Son importance reste stratégique pour de nombreux pays. Son importance sera évoquée en tant que pouvoir #Energie.

- Produits pétroliers, en lien avec la production d'énergies non renouvelables et des transports
Ces ressources ne sont pas renouvelables.
Les enjeux de ces matières premières ne peuvent se comprendre que dans le cadre plus large des #Pouvoirs liés à l'#Energie. C'est toute la difficulté, ce n'est pas un marché comme celui des chaussures. Les implications amonts et avals sont bien complexes à appréhender.

Le pétrole brut est l’une des matières premières les plus demandées dans le monde, car elle peut être raffinée pour en faire des produits tels que le pétrole, le diesel et les lubrifiants, ainsi que de nombreux autres produits pétrochimiques utilisés pour fabriquer des plastiques que l'on retrouve dans de nombreux #Objets de la vie quotidienne.

(i) Le brent est l'un des deux principaux types de pétrole. Il s'agit d'un pétrole de grande qualité de type « léger non corrosif », ce qui signifie qu'il a une faible teneur en soufre et une faible densité, ce qui le rend relativement facile à raffiner en produits finis utilisables. Il provient des puits pétrolifères de la mer du Nord brent, Oseberg, Forties et Ekofisk situés au large des côtes britanniques et norvégiennes. La proximité avec la côte permet de transporter le pétrole facilement à l’international et à faibles coûts.

(ii) Le West Texas Intermediate (WTI)
Le pétrole WTI pour West Texas Intermediate, appelé pétrole brut US, est un autre pétrole "léger non corrosif" de grande qualité, dont la teneur en soufre et la densité sont encore plus faibles que celles du brent. Le pétrole WTI est extrait dans divers États américains, dont le Texas, la Louisiane et le Dakota du Nord, puis envoyé à Cushing en Oklahoma.

Emplacement et caractéristiques

Les matières premières étant inégalement réparties sur Terre, elles provoquent des inégalités majeures au moment où les #Etats-nations se mettent en place, c'est à dire à partir 17ème siècle même si elles étaient déjà des enjeux majeurs à l'antiquité. A l'époque de la Grèce antique,  les grecs s'approvisionnaient en cuivre, argent et plomb à la mine du Laurion. Il paraîtrait même que les mines romaines auraient laissé des traces dans la calotte glacière bien avant la révolution industrielle selon des chercheurs du Desert Research Institute du Nevada.

Les #Populations doivent alors se débrouiller avec les moyens du bords et les ressources locales. A ce sujet, le jeux vidéo Minecraft (créé en 2009 par le suédois Markus Persson, alias Notch) revendique en mai 2020 au moins 120 millions d'utilisateurs actifs) #Jeux, ce qui est en fait l'un des plus vendu au monde, permet de bien se rendre compte de la problématique d'éparpillement sur un territoire. 

Des pays pourtant peu dotées se sont bien développés, même après la fin des Empires Coloniaux comme les Pays-Bas, très pauvres en ressources naturelles. Inversement, certains pays Africains, très riches en minéraux sont pauvres. Victimes de la corruption de leurs dirigeants mais aussi de l'inexistence d'un #Système productif d'#Entreprises organisé, ces pays n'en ont tiré aucun profit sur la durée.

Les #Etats-nations sont le produit de la rencontre de Système à des stades d'avancement très différents : le Système Occidental conquérant et porté par le progrès, des Systèmes restés non développés en Afrique et en Amérique du Sud, un Système bloqué par l'Islam au Moyen-Orient, et un Système devenu autarcique en Chine. 

C'est bien la quête de matières premières qui a motivé l'expansion des premiers Etats-Nations européens avant même la création en 1776 des Etats-Unis d'Amérique. L'enseignement de l'#Histoire fait souvent l'impasse sur cette clef de lecture à partir de la #Sciences, des #Matières premières et des #Systèmes Economiques. Sont mis en avant les aspects #Culturels, #Religieux et Politiques avec des Etats incarnés par des chefs emblématiques. Cela veut-il dire que l'#Histoire n'existe pas vraiment ?

Est-elle simplement une sorte quête cumulée de quelques #Grandes Fortunes pour obtenir des matières premières et que, ensuite, ces affaires sont habillées par des chroniqueurs ou historiens #Histoire qui ne s'intéressent pas aux aspects économiques des choses ?

La fiabilité des problématiques d'approvisionnent a toujours été cruciale dans l'#Histoire. Lors de la guerre de Sécession de 1861 à 1865 aux Etats-Unis, Les confédérés du Sud semblaient avoir des uniformes spéciaux pour se démarquer des soldats de l'Union vêtus de bleu. Mais c'est tout simplement en raison d'une pénurie d'Indigo que les sudistes se sont rabattus le brou des fruits du noyer centré pour teindre en gris leurs uniformes. Une carence en logistique et c'est la catastrophe.

Pour se prémunir d'éventuelles pénuries, l'Union Européenne dresse une liste des matières premières critiques  qui fait l’objet d’une mise à jour régulière, à savoir au moins tous les trois ans.. En 2017, la criticité de soixante-dix-huit matières premières a été évaluée. Le champ d’évaluation contient neuf nouvelles matières premières par rapport à l’évaluation de 2014. 

Le chrome, le charbon à coke et la magnésite ne sont pas considérés comme des matières premières critiques dans l’évaluation de 2017. 

Dans une communication datée du 3 septembre 2020, la Commission Européenne a fait part de la publication d'une nouvelle liste [5]. 

L'évaluation 2020, basée sur la méthodologie utilisée en 2017, a été réalisée par le JRC (Centre Commun de Recherche) avec la contribution d'organismes extérieurs dont le BRGM [6], l'Université de Freiberg ou encore TNO (Service Géologique néerlandais). 30 matières premières ont ainsi été évaluées comme critiques pour l'UE.

En conclure....


LES GRANDES IMPULSIONS ET RUPTURES DE L'#HISTOIRE PROVOQUEES PAR LES MATIERES PREMIERES

Dès l'Antiquité, un enjeu majeur pour établir la vie en société

L'homme a progressivement appris à utiliser les ressources de son environnement immédiat pour survivre. Il utilise ce qu'il a sous la main. Ainsi, presque au même moment les habitants de la Mésoamérique ont domestiqué le Maïs, ceux du Moyen-Orient le Blé, et ceux d'Asie le Riz. 

Chaque matière première a permis d'infléchir, à un moment donné, le cours de l'#Histoire d'une manière ou d'une autre en agissant sur l'organisation des être humains #Populations, les #Objets qu'ils utilisent, l'intensité de leur #Force mais aussi sur les symboles : #Monnaie et #Cultures.


(i) Organisation des hommes  Etats-nations

La domestication du blé a ouvert la voie à l'apparition du pouvoir politique centralisé, c'est à dire les premières formes d'#Etats-nations. Les problématiques d'esclavage, ancien ou même moderne, reviennent souvent lorsqu'il est question de matières premières. Dès -3 000, il existait déjà des esclaves, principalement des femmes, à Uruk en Mésopotamie, là où fût domestiqué le blé. Il fallait creuser des canaux et ériger des murailles. Et cela a continué pendant des milliers d'années jusqu'à l'abolition de l'esclavage. Les Rolling Stones ont même chanté brown sugar à partir de 1971 s'inspirant du sort des femmes noires, esclaves, de la Nouvelle Orléans. Chanson polémique qu'ils ont arrêté de chanter à compter de 2021. 

On voit bien que dès lors que se pose la question de mettre en place une organisation pour faire quelque chose en masse - à grande échelle - il faut élaborer un #Système qui le permette. La question de la nécessité de recourir à des coopératives ou à l'organisation d'une forme d'Etat est essentielle à la compréhension de tout système. 

Deux camps s'opposent sur cette question # Systèmes politiques. En résumé, la sédentarisation a rendu les êtres humains dépendants de l'Agriculture #Santé et de son administration. Leur a t'elle apporté un réel bénéfice par rapport à l'organisation en Chasseurs-Cueilleurs ? Autrement dit : ce n'est pas nous qui avons domestiqué le blé, c'est lui qui nous a domestiqué. Et la domestication du blé a peut-être d'une certaine façon piégé l'humanité ? [7]


(ii) De nouvelles applications 

Les Chinois étaient les seuls à maîtriser la production de papier au VIème siècle. Après la bataille de Talas (751) contre l'armée de la dynastie des Tang, les soldats musulmans ont capturé des ouvriers chinois qui ont par la suite révélé le secret sous la contrainte. C'est ainsi que les arabes (Byzance) ont apporté le papier à l'Italie puis l'Europe. Dire aujourd'hui que le chinois piquent les technologies à l'Europe ou aux Etats-Unis c'est vrai. Mais c'est aussi la règle du jeu dans l'#Histoire.

(iii) De nouvelles armes #Force 

Entre l'Antiquité et les Empires Coloniaux en constitution, la laine et le cuivre deviennent stratégiques. Le cuivre devient crucial à l'époque de la Renaissance. Avec celui-ci, il est possible de faire des canons. Le cuivre fait la fortune des Hasbourg #Grandes fortunes. 

(iv) De symboles

#Monnaie
Un produit devenu aussi banal que le sel a longtemps été l'objet de grands enjeux. Il était indispensable à l'alimentation #Santé. Il en a été fait un impôt #Finance en France à l'époque des Roi, la Gabelle. Gandhi, a lui même été meneur de la révolte du sel en grande partie à l'origine de la chute de l'Empire britannique en Inde. 
Le Thé a servi de #Monnaie d'échange en Chine sous la dynastie des Tang (806-820). Sous forme de briques, on parlait Monnaie volante utilisée dans toute l'Asie et même au delà comme en Russie. #Monnaie. Si le Fer a permis de fabriquer des outils, les métaux dont l'or ont permis d'organiser des #Systèmes économiques en servant de #Monnaie, de tiers de confiance dans le cadre d'échanges marchands. 

#Religions
Les matières premières ont joué parfois un rôle quasi religieux. L'obsidienne, pierre volcanique, l'une des plus vieilles matières négociées et échangées, était utilisée non seulement pour ses propriétés physiques (outils, miroirs) mais aussi comme talisman par les membres des classes dirigeantes. L'implantation des lieux culte dépendait parfois de la proximité de carrières comme à Tenochtitlan au Mexique.

Autre exemple, cette fois dans le secteur #Immobilier. Les territoires de la ville de New York ont été vendus par les hollandais pour financer l'acquisition de l'île de Run en Indonésie, productrice de noix de muscade dans le contexte des guerres Anglo-Hollandaises. Tout est lié aux à des enjeux de matières premières à chaque époque.

A chaque époque, le #Système Economique repose sur des matières premières pour lesquelles les classes dirigeantes #Grandes Fortunes # Talents entrent en compétition pour s'en emparer individuellement ou collectivement.

La fabrication des #Richesses et l'élaboration des #Pouvoirs reposent sur le mise en place d'un #Système Economique primaire (Capitaliste ou non) de détection, extraction, exploitation et distribution avec sa composante logistique #Transports de Matières Premières. Elles portent bien leur nom. 

Les matières premières servent aussi bien-sûr à l'alimentation #Santé. Ce n'est pas un hasard si la cuisine française grouille de recettes et d'idées. La France a toujours été au coeur du commerce alimentaire dans l'#Histoire alors que les anglais, restés plus tournés vers la mer, n'ont pas autant enrichi leur patrimoine culinaire. La France en a profité pour sophistiquer sa Diplomatie. Les repas des Rois européens étaient prisés.

De la Renaissance aux Empires coloniaux : de nouvelles matières premières, de nouvelles applications mais des rapports de force qui s'amplifient

Les enjeux stratégiques de la maîtrise des matières premières apparaissent surtout au moment où l'Europe part à la conquête du nouveau Monde à la recherche d'épices et d'or. Ce n'était pas le cas avant car les matières premières utilisées alors comme le fer, et les champs à cultivés se trouvaient assez bien répartis sur la planète. La maîtrise des techniques de navigation #Science en haute mer engendre alors un bouleversement dans l'#Histoire car elle a accéléré le #Commerce International, au delà de la route de la Soie entre l'Europe et la Chine et ouvert de nouveaux marchés, créé de nouvelles industries comme celle du sucre. A l'époque des romains, les navires marchands pouvaient charger plusieurs centaines de tonnes de céréales, le record de charge étant celui d'un obélisque de 1 000 tonnes selon Pline. Plusieurs milliers de voyages par an étaient possibles.

La mondialisation des marchés des matières premières a commencé avec quelques minerais et produits tropicaux comme la canne à sucre, le cacao, le thé et les épices. Une mondialisation ensuite particulièrement tirée par la canne à sucre, à tel point que Benjamin Disraeli, premier ministre anglais aurait déclaré : "il est étrange qu'un produit qui charme l'enfance et adoucit la vieillesse ait été à l'origine de tant de catastrophes politiques". Canne à sucre remplacée ensuite par la betterave à sucre en Europe. Enjeux qui furent l'objet de discussions diplomatiques de 1861 à 1903 aboutissant à la convention de Bruxelles. 

Les Empires coloniaux occidentaux ont profité très rapidement du boom économique provoqué par la conjonction de ces facteurs techniques. Ils ont été à l'origine de la structuration du marché des Matières Premières : ils ont tout inventé et mis en place du début à la fin !
> Scientifiques pour comprendre pour mettre en place les usines #Entreprises, 
> Géographes pour trouver #Information, 
> Militaires pour conquérir puis protéger #Force, 
> Ingénieurs pour améliorer les moyens de #Transport, 
> Colons pour trouver la main d'oeuvre locale #Population en se reposant bien souvent sur l'Esclavage tout comme les commerçants arabes du moyen-âge. 

De ces Empires découlent les rôles particuliers de certains pays dont l'influence n'a fait que diminuer depuis des siècles: Le Portugal, l'Espagne, les Pays-Bas, la Belgique mais surtout les deux grands rivaux de l'époque que fûrent l'Angleterre et la France, toutes deux grandes puissances maritimes dont elles gardent encore des bénéfices. 

L'Allemagne et l'Italie ne sont donc pas vraiment pas concernées malgré leur influence sur quelques territoires situés en Lybie/Somalie/Ethiopie(Erythrée) pour les Italiens et en Afrique australe (Grands lacs, Cameroun, Namibie) pour les Allemands. 

Par comparaison avec l'Empire colonial français, l'Empire britannique était beaucoup plus riche, puisqu'il couvrait 30 millions de km² (deux fois la Russie) et comptait environ 400 millions d'habitants, contre 11 millions de km² pour la France (un peu plus grand que la superficie du Canada ou des Etats-Unis) et 48 millions d'habitants (dont 17 pour la seule Indochine)


Le cas particulier du pétrole au coeur des deux grandes guerre mondiales

Avec ses nombreuses applications et sa forte densité énergétique le pétrole a structuré le #Système économique mondial depuis le début du XXème siècle. Il a permis l'apparition de nouvelles filières industrielles mais aussi l'émergence des premières Grandes Fortunes industrielles comme John D. Rockfeller ou JP Morgan dont l'influence restera très forte bien après leur mort. Ainsi est né l'époque des premiers tycoons. Ayn Rand l'égérie des libéraux américains comme Alan Greespan, long président de la Fed, en tire une nouvelle devenue très célèbre Atlas. Cet oeuvre marquera pour longtemps les libéraux. Qui est John Galt ?

Le liquide plus ou moins visqueux extrait du sol, mélange de produits hydrocarbonés, subit plusieurs traitements de raffinage possibles pour obtenir un grand nombre de produits dérivés. En subissant une sorte de distillation le pétrole se décompose en plusieurs substances selon les niveaux de températures. Gaz, Essence légère ou lourde, kérozène, gazole, fioul domestique ou fioul lourd. Plusieurs centaines de milliers d'#Objets se fabriquent à partir du pétrole. Un baril représente une force de travail horaire de 25 000 heures. Il existe d'ailleurs plusieurs formes de pétroles : brent et WCI. 

Aux Etats-Unis, la fiscalité des sociétés pétrolière est inversement proportionnelle à la taille. Plus les compagnies sont importantes, moins elles paient proportionnellement de l'impôt. C'est devenu un Cartel dénoncé en 1952. Y participaient les majors dites les 7 soeurs : 
- 4 américaines : Standard Oil Company (1870-1911) de M. Rockfeller. Elle sera démantelée en trois : SO of New Jersey (Exxon), SO of NY (Mobil) et SO of California (Chevron) qui elle même a rachetée Gulf (1985) et Texaco (2000).
- une anglo-hollandaise, Royakl Dutch Schell (1907), 
- une anglaise,  Anglo Persian (1909 devenue BP en 1945).
- une française, La Compagnie Française des Pétroles (CFP) fondée en 1927 devient Total en 1985 puis rachète Elf en 1999. 


Lawrence d'Arabie et St John Philby

Dans les coulisses du #Système économique, le pétrole a suscité de nombreuses manoeuvres géopolitiques de la part des #Etats-nations. Comment évoquer l'univers du pétrole sans parler du caractère iconoclaste des personnages impliqués dans l'#Histoire : des espions de l'or noir du début du XXème siècle ? Le fameux Grand Jeu et sa féroce compétition.
 
C'est surtout la vie de l'anglais Lawrence d'Arabie qui résume bien la complexité des enjeux : espionnage #Force, #Energie, #Diplomatie, #Entreprises industrielles. Cocktail tellement puissant que la légende incarnée au cinéma en 1962 par Peter O'Toole dépasse sans doute l'homme Thomas Edward Lawrence né en 1888 ayant d'ailleurs vécu une partie de sa jeunesse à Dinard. 

Il aura trahi les tribus arabes pour finir renversé mystérieusement en 1935 par un véhicule [8]. Sort tragique également subit par l'un de ses biographes, John E. Marck (The Prince of our disorder) en 2004 à la suite justement d'une conférence sur TE Lawrence.

TE Lawrence laissera à la postérité plusieurs faits d'armes : préparer le terrain pour l'Angleterre dans la perspective des accords de Sykes-Picot de 1916 afin de mieux maîtriser le Moyen-Orient et donc la future matière première phare déjà identifiée, le pétrole. Depuis le Caire, les services secrets britanniques, avec notamment Gertrude Bell [9], et Churchill en tant que British Colonial Secretary encadraient TE Lawrence, devenu agent de terrain auprès de chefs de guerres arabes chargé de conseiller le commandant Fayçal Ibn Hussein en Syrie dans l'élaboration d'une révolte contre les Turcs de l'Empire ottoman et de fonder une nation arabe indépendante moderne. 

A l'époque les anglais et les français voulaient empêcher à tout prix les allemands et leurs alliés turcs de relier l'Allemagne à Bagdad par le chemin de fer et mettre la main sur le pétrole #Energie irakien. C'est l'une des causes méconnues des premières guerres mondiales #Force.


Mise en place d'un système qui a fait et fait encore l'histoire

Pour construire ce #Système Economique il a fallu réinventer le Commerce International, se reposer sur la Finance et établir des #Normes. Bref inventer des #Pouvoirs afin de faire fonctionner l'exploitation de ces nouvelles ressources. Les Anglais et les Français ont été les pionniers mettant aussi en branle leurs #Diplomaties et leurs #Etats-nations.

Les rivalités entre grandes puissances coloniales ont démarré avec les épices, le poivre en particulier. La course aux épices a fini par déboucher sur la découverte, ou redécouverte de l'Amérique par les Occidentaux. Puis ce fût au tour du Sucre de devenir l'enjeu principal. La canne à sucre qui pousse dans les zones tropicales se trouve à l'origine des modèles de plantation : en Asie, dans les caraïbes ou dans le sud-est des Etats-Unis. On les retrouve souvent dans la #Littérature comme l'Amant de Margueritte Duras adapté au cinéma en 1992 par Jean-Jacques Annaud ou Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell adapté en 1939 dont Clark Gable fît le succès.

Mais ce n'était que les prémisses avec l'essor des grandes Matières Premières énergétiques #Energies comme le Charbon, le Pétrole et depuis quelques décennies le Gaz. Au début du 21ème siècle, les Terres rares deviennent stratégiques pour les nouvelles industries. Mais la matière première la plus structurante pour le monde a été et demeure encore le pétrole. 

Les matières premières s'associent facilement aux couleurs : Or noir, pétrole vert, métal jaune, sucre blanc, sucre roux, cuivre rouge, coton blanc, souffre jaune, canne à sucre verte, riz blanc. Elles deviennent même des expressions dans les #Langues et pénètrent les #Cultures. En français : être en sucre, la parole vaut de l'or, moral de fer, il y a de l'eau dans le gaz, la situation sent le soufre, aller au charbon, casser du sucre sur quelqu'un, mettre du beurre dans les épinards, avoir le melon, avoir la banane, sucrer les fraises, tomber dans les pommes, ramener sa poire, donner une pêche, être rouge comme une tomate, se peler l'oignon, avoir du blé. La Fontaine s'était emparé des animaux, les matières première ont infusé la langue française.

Dans les années 1930-1940, on débattait des puissances satisfaites et insatisfaites comme l'expliquait en 1957 Jean Gottmann, né ukrainien, dans un livre sur les Marchés de matières premières. Il était clair pour tout le monde que l'on parlait de guerres du fer ou du pétrole et que c'était vieux comme le monde. Même la guerre d'indépendance des Etats-Unis s'expliquait par des rivalités commerciales avec la Grande-Bretagne, notamment son monopole sur le thé de Chine. 

La répartition à la Minecraft illustre un  problème politique de premier plan. Et pourtant, Gottmann s'étonne que l'#Histoire n'enseigne pas de conclusion claire à ces débats. Dès cette époque on déplorait la complexité à tout comprendre. Bien loin était le temps où il fait connaître et suivre une vingtaine de denrées. Ainsi Gottmann déclare :" que l'étude des matières premières apporte l'une des meilleures analyses possibles de la situation politique et économique présente ainsi que de ses tendances. Combien d'analyses fouillées sur les problématiques des matières premières sont-elles diffusées dans les medias "mainstream" #Information ? La personnalité de Gottmann, dont l'originalité dérange l'ordre établi, mérite un petit détour par le Monde Diplomatique.

Le nombre de matières premières existantes n'a pas changé depuis des millions d'années. En revanche la liste des applications possibles n'a pas cessé d'augmenter grâce à l'innovation. #Science. Il est possible de les regrouper en trois grandes catégories d'applications qui correspondent à de grandes richesses :
- l'#Immobilier pour construire 
- les #Entreprises pour produire des machines 
- et biens de consommation #Choses

Elles correspondent aussi à trois grands #Pouvoirs : 
-l'Alimentation dont la #Santé
-l'#Energie
-et les technologies de l'#Information

Les besoins en matières premières d'une économie nationale comme celle de la France représente un multiple de 7 à 10 le poids des biens fabriqués

Pour fabriquer une voiture de 1,3 tonnes, le producteur mobilise 7 à 10 de matières premières sans compter les déplacements de matières inutilisées. 3 à 4 tonnes de minerais métalliques, 2 à 3 tonnes de non métallique, 2 à tonnes de combustibles fossiles et quelques centaines de kg de biomasse.

Le besoin de matières premières de l’économie française qui est de 15 t/hab. en 2010, s’élève à 22 t/hab. en équivalent matières premières (y compris les ressources utilisées à l’étranger pour les importations) et à 40 t/hab. au moins en tenant compte des mouvements de matières inutilisées (terres excavées lors des travaux de construction, érosion…). Ainsi, pour une voiture, dont la fabrication comporte un grand nombre d’étapes, l’ensemble des matières premières extraites représente 7 à 10 fois son poids. Sur l’ensemble de la consommation française, environ 35 % des matières premières mobilisées pour la satisfaire le sont à l’étranger.


LA LOGIQUE DE FILIERE, LE CYCLE PRODUCTIF


Qu'est ce qu'une filière ? Comment faire le lien entre un concept et la réalité industrielle viable dans un cadre économique défini ? 

Les logiques économiques de production ne datent pas d'hier. Les Athéniens qui vivaient bien s'un système agricole équilibré reposant sur les céréales ont vite compris les bouleversement qu'apportait le #Commerce international. Conséquence de l'essor de la navigation, des céréales produites moins chères en Egypte ont fait chuter les prix. Les producteurs ont du se reconvertir dans l'huile d'Olive ou le vin pour les plus riches et sur un peu tout pour les autres.

La compétitivité par les prix des acteurs repose alors essentiellement sur leur faculté à maîtriser les coûts « opératoires » hors métal, portant principalement sur la main-d’œuvre et sur l’énergie. Or, le coût du travail se situe en France à un niveau relativement élevé et celui de l’énergie présente un avantage amoindri comparativement à d’autres pays. Par ailleurs, le renforcement des obligations environnementales a engendré des investissements spécifiques pour les industriels du secteur, sans pour autant améliorer directement leur compétitivité. Ces contraintes de coûts pèsent sur la capacité des industriels français à faire face à une concurrence internationale croissante, notamment sur les créneaux de production à plus faible valeur ajoutée où la compétitivité par les prix est déterminante. 

Extraction : Collecte ou Récolte

Le volume de matières premières extraites dans le monde a triplé en quarante ans. La quantité de matières premières extraites de la planète est passée de 22 milliards de tonnes en 1970 à 70 milliards de tonnes en 2010[10]. Les pays riches consomment en moyenne dix fois plus que les pays les plus pauvres et deux fois plus que la moyenne mondiale.

Si cette tendance se confirme, 180 milliards de tonnes de matières seront nécessaires à l’horizon 2050 afin de pouvoir satisfaire la demande mondiale. Cela équivaut à trois fois la quantité de ressources disponibles des années 2010. Est-ce terrible ? De quelle quantité parle-t'on ?

L'utilisation mondiale annuelle de matières a atteint 70,1 milliards de tonnes en 2010, contre 23,7 milliards de tonnes en 1970. en quatre décennies, l'utilisation mondiale de matériaux a ainsi triplé, augmentant en moyenne de 2,7 % par an. Contrairement à la population et au PIB, il y a eu une accélération de la croissance au cours de la décennie 2000-2010, atteignant 3,7 % par an.

Les systèmes de production mondiaux actuels laissent une empreinte matérielle de la consommation européenne d'environ 20 t/hab et une empreinte matérielle de la consommation nord-américaine d'environ 25 t/hab. Les deux régions ont connu une baisse de l'empreinte matérielle depuis 2008 causée par le ralentissement économique pendant la crise financière mondiale. Avant, l'Amérique du Nord avait une empreinte matérielle par habitant bien supérieure à 30 tonnes et l'Europe bien supérieure à 20 tonnes et les deux régions étaient sur une trajectoire ascendante.

En amont des processus de production des industries de transformation, les matières premières posent toujours les mêmes deux problèmes : 
(i)  collecte/récolte /extraction 
(ii) les moyens de transformation
(ii) transport #Transport vers les lieux de consommation. 
Les deux posent des difficultés : surtout écologique sur les sites d'extraction sensibles (mines) et politiques quand il s'agit de tracer des routes (pipelines). 

Récoltes > Stocks + Demande > Proximité
Trop souvent on oublie de dire que ce sont des hommes #Populations qui se coltinent directement l'extraction en prenant des risques pour leur santé et même parfois leur vie. Il n'y a qu'à se rappeler Germinal de Zola #Littérature pour découvrir la vie des mineurs. 

L'extraction : du code minier au code de l'environnement

Il existe environ 2 500 sites industriels produisant des métaux qui représentent l'essentiel de l'activité minière dans le monde. En France, Il se trouve que l'extraction de métaux est couverte par le code minier alors que le régime des carrières est réglementé par le code de l'environnement.


Aurore Stéphant, spécialiste des matières premières minérales, explique à quel point l'extraction, que ce soient des mines ouvertes ou sous-terre, abîment la#Biosphère et consomment énormément d'#énergies [11] Interview Thinkerview - janvier 2022 Aurore Stéphant]. 

Les pays riches en matières premières comme certains Etats africains sont victimes de corruptions, de guerres et d'indigence écologique. C'est la fameuse "malédiction des matières premières". Les Pays-Bas privés de toute matière première (sauf le vent ?) figurent pourtant parmi les pays les plus riches du monde. Ne pas posséder de matières premières sur ses terres, c'est éviter la corruption au sein des #Etat-nation, des ses élites #Talents, et cela oblige un pays à travailler autrement. Le diamant n'est pas un cadeau pour l'Afrique, loin de là [12]. Le film Blood Diamant montre les conséquences de l'extraction de diamants en Sierra Léone.

L'extraction étant un métier d'ingénieurs et géologues, ce sont des compagnies occidentales au départ qui dominent le marché. Ensuite l'extraction s'est scindée en deux : la technologie d'un coté et l'exploitation, de plus en plus partagée avec des acteurs locaux de l'autre comme l'Aramco pour l'Arabie Saoudite.  C'est le broyage en "farine" qui représente au moins 80% des dépenses énergétiques. 

Les récoltes : l'enjeu des rendements agricoles

Pour obtenir de bons rendements agricoles grâce à de bonnes récoltes il n' y a pas de miracle : le climat sur lequel les producteurs n'ont pas prise doit être favorable. Les paramètres à la main de l'agriculteur sont : les semences, le recours à des engrais, l'irrigation et une bonne mécanisation pour les récoltes tout en tenant préservant durablement les surfaces agricoles. C'est la raison pour laquelle il existe des périodes de jachères pendant lesquelles la terre se repose.

Coût d'extraction

Une « ressource naturelle » est-elle si « naturelle »  ?
- d’abord, elle n'existe que par rapport à une technologie donnée : au début du 20ème siècle, le minerai de cuivre (excellent conducteur thermique et électrique) contenant moins de 10 % de métal n’était pas exploité. Puis progressivement, le développement de la demande et une nouvelle technologie ont depuis permis l’exploitation d’un minerai ayant une teneur inférieure à 0,4 %. 
-ensuite, la technologie ne suffit pas, il faut aussi que soient réunies des conditions économiques favorables : on sait, par exemple, extraire le pétrole des schistes bitumineux (roches sédimentaires au grain fin contenant assez de matériau organique pour pouvoir fournir des hydrocarbures combustibles) mais à un coût qui a longtemps été bien supérieur au prix de marché, ce qui rendait toute exploitation inenvisageable.

L’Administration américaine pour l’information sur l’énergie (United States energy information administration) estime... 

...les réserves mondiales à 2,6 trillions de barils potentiellement exploitables dont 1 à 1,2 trillion aux États-Unis.

Le pétrole de schiste émet 4 fois plus de CO2 que le pétrole conventionnel mais son extraction provoque également une pollution à l’arsenic, au mercure et aux hydrocarbures aromatiques polycycliques, aux effets désastreux sur la santé et les activités de pêche de la population local. Au Canada, le pays pourrait se retrouver avec un désert artificiel de 140 000 km² si la zone industrielle de l’Athabasca, où se situent les principaux gisements devait se développer à son maximum.

Certains pays ont réussi à créer des pôles d’activité très imbriqués dans leur économie autour de leur secteur minier. En Australie, les services miniers- ingénierie, cartographie, analyse géologique, équipements et technologies spécialisés d’extraction et de transformation se sont beaucoup développés dans les années 2000. Ces services représentent maintenant 7 % de l’emploi dans le pays, bien davantage que l’industrie minière proprement dite [13] 

Qui sont ces grands groupes mondiaux pour la plupart cotés en bourse ? 

les Australo-anglais :

-Rio Tinto, créée en 1873, dont le principal siège est situé à Melbourne, coté au NYSE et LSE. Très présent sur l'Aluminium depuis le rachat d'Alcan qui lui même avait racheté Pechiney. Fer, il domine le marché avec BHP et Vale et le charbon, le cuivre. En 1888, il a été la contrôlé par la famille Rothshild.

-BHP Billiton devenu BHP Group, créé en 1895, cotée au NYSE et LSE, de fer, de diamants, d'uranium, de charbon, de pétrole et de bauxite, nicke.  Siège à Melbourne. Broken Hill Proprietary Company, abrégé en BHP, est créé pour exploiter une mine à Broken Hill, dans la Nouvelle-Galles du Sud en Australie, après la Ruée vers le zinc et le plomb de Broken Hill. En 1915, elle commence à produire de l'acier avec des usines situées principalement à Newcastle, toujours dans la Nouvelle-Galles du Sud. Elle devient la plus grande entreprise australienne.

l'anglais 

-Anglo American, créée en 1917 en Afrique du Sud. Le siège n'est plus à Johannesburg mais à Londres depuis 1998. Activités dans l'or, le platine, les diamants (85% de De Beers), le charbon. Le groupe a été fondé par la famille d'origine allemande Oppenheimer.

Sans compter le généraliste, courtier Glencore. Barrick Gold du Canada.

Toutes les trois intègrent verticalement les métiers de la mine avec des installations complètes d'extraction et de traitement. 

Une centaine de groupe se partage la planète avec de plus en plus d'entreprises russes, chinoise, ou brésilennes : Vale (Brésil), Coal India, Norilsk (Russie) , China Shenhua Energy, 

Stocks : les réserves ou le potentiel

Il existe des gisements, officiels ou officieux mais personnes ne détient une carte exhaustive. C'est un peu comme dans le jeu Minecraft, il peut y en avoir partout, c'est le le hasard de la géologie de la #Biosphère. Il paraît que l'or provient de l'action de pulsars. Quant aux stocks, ils sont relativement faibles : les matières agricoles se consomment rapidement, les matières minérales sont aspirées par l'industrie, les énergies utilisées assez vite après leur extraction. Seuls quelques pays peuvent se permettre de détenir quelques stocks stratégiques de matières premières indispensables comme le pétrole.

Minéraux : des stocks relativement incertains
Jusqu’à la fin des années 1970, une grande confusion entourait le vocabulaire désignant les ressources minérales les réserves prouvées comprenaient aussi bien les gisements de minerai de fer dont 85 % étaient estimés récupérables, le pétrole, jugé récupérable à 100 %, que le charbon, récupérable ou non. 

Progressivement, l’US bureau of mines et l’US geological survey, deux agences américaines, ont proposé une normalisation qui a été très généralement adoptée en vertu de laquelle la notion de « réserve » n’est pas purement physique mais physico-technico-économique. Elle était essentiellement économique dès lors qu’elle correspond au stock découvert par une activité économique (la recherche de gisements par les firmes minières et pétrolières), exploitable à un coût inférieur à une limite donnée : la hausse des prix conduit ainsi à rentabiliser des sites plus difficilement exploitables et à augmenter le niveau des réserves.

Toutefois, si le vocabulaire est commun, ce n’est le cas ni des définitions, ni des pratiques et les estimations sont donc particulièrement élastiques :

en particulier, les Américains ne tiennent compte que des réserves prouvées alors que la plupart des autres pays se basent aussi sur les réserves probables

Réserves prouvées : 
La Securities & Exchange Commission (SEC) impose ainsi à toutes les compagnies cotées à Wall Street, dont la valeur de l’action dépend en partie du volume des réserves possédées, de ne déclarer que les réserves prouvées. Il s’agit d’une évaluation très prudente, souvent revue à la hausse au fur et à mesure de l’exploitation des gisements. Leur montant dépend aussi du coût auquel on considère que la ressource ne sera plus exploitable dans des conditions normales de rentabilité économique. Tout calcul en la matière comporte donc une part d’approximation.

En 2004, le groupe d’hydrocarbures anglo-néerlandais Royal Dutch Shell a été l’objet d’un scandale portant sur la surévaluation de ses réserves de pétrole et de gaz. Reconnu coupable de manipulation comptable, le groupe avait été condamné à une lourde amende par les autorités boursières américaines. Son refus de divulguer leur taux de remplacement lors de la présentation de ses résultats, le 31 janvier 2008, a de nouveau alarmé les analystes. En 2006, Shell avait annoncé un taux de 150 %, contre 78 % en 2005, une année dominée par la fusion des deux sociétés historiques, l’anglaise Shell transport & trading et la néerlandaise Royal Dutch Shell.

Réserves probables :
Les compagnies pétrolières non cotées, en particulier celles des pays producteurs, n’obéissent pas aux mêmes règles : le niveau de leurs réserves sont gardés secrets pour des raisons stratégiques et financières puisqu’elles servent, de base de calcul à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour établir ses quotas de production. Peu après leur mise en place, des pays ont multiplié par deux en un an leurs réserves annoncées sans qu’ils aient pourtant réalisés de découvertes importants. Certains experts en déduisent que les réserves du Moyen-Orient sont surévaluées.

Réserves = réserves prouvées + réserves probable + réserves non rentable selon les cours du moment

Le pétrole est sans doute la matière première dont on connaît le mieux le niveau des réserves ultimes, compte tenu du prix des produits substituables (agro-carburants, hydrocarbures plus lourds voire solides, essence issue de charbon), plus coûteux et aux effets importants sur l’environnement. 

Les chiffres publiés ne donnent donc une indication que sur leurs découvertes dans leur activité propre de prospection et non sur les réserves totales contenues dans la croûte terrestre. Toutes les ressources épuisables actuellement extraites du sous-sol sont soit extrêmement abondantes (cas des minerais de fer ou de l’aluminium), soit substituables : par exemple l’île de Bornéo (Indonésie) est recouverte de forêt vierge dont le sous-sol contient 5m de latérite (roche rouge ou brune formée par altération des roches sous les climats tropicaux) et vingt mètres de charbon. Idem en Amazonie. Il faut donc arbitrer entre l’exploitation de ces réserves et la contrainte environnementale. 

Où sont stocker les réserves ?

Matières premières agricole : des stocks dépendants des récoltes


Récoltes + Stocks ~ Demande

Le cas spécifique de la Chine en matière de gestion de stocks est à souligner. Les stocks chinois de maïs, de blé et de riz (mesurés en pourcentage de la consommation mondiale) s’établissaient à 105%, 90% et 70% entre 1998-1999. Ces stocks étaient tombés respectivement à 26%, 38% et 30% pour ces trois produits en 2004-2005. 

Le niveau des stocks, leur consommation et leurs renouvellement influencent la variation des prix sur les marchés. 
Par exemple, sur les marchés agricoles, l’évolution des prix mondiaux et la volatilité sont relativement corrélées aux stocks de produits alimentaires [Voir ci-après les mécanismes de formation des prix]. 

De petits chocs de production peuvent engendrer un déséquilibre entre l’offre et la demande et influencer grandement les prix lorsque l’élasticité de la demande est faible. 

Les répercussions s'étendent ensuite à l'élevage. Dans la filière porcine, le coût de l’aliment représente 80 % des coûts de production. Dans la filière volaille, c’est aussi très important : 65 %.

La montée de la demande exogène par rapport à la consommation directe, c’est-à dire par la croissance de l'utilisation de produits de substitution (fabrication de bioénergie par exemple) entraîne une perturbation additionnelle en accroissant leur volatilité. Avant, les anticipations du niveau de consommation par les acteurs étaient plus simples avec des erreurs plus maîtrisables par les stocks. 

Théoriquement les stocks permettent d’absorber toute la demande future mal anticipée. Ainsi, l’introduction de nouveaux éléments tels que la financiarisation et une demande d’énergie de substitution accroissent l’incertitude sur la demande anticipée et modifient la nature de la gestion des stocks. 

Les stocks absorbent les chocs de demande mais sont censés également participer au mécanisme de fixation des prix. Ce qui change le statut des stocks car ils sont un des éléments hétérogènes constitutifs de cette dernière. 

S'ajoute ensuite la hausse des coûts de portage (coûts physiques liés aux détériorations du produit et coûts financiers associés aux charges d’intérêts) et la libéralisation rapide des marchés depuis ces dernières années ont conduit à la baisse du niveau des stocks. 

Ces bas niveaux de stocks ont rendu les marchés et les prix des matières premières plus sensibles aux chocs et donc plus volatiles.

Les empereurs romains se souciaient de bien nourrir leur peuple. Ils évitaient ainsi des révoltes. En 123 avant JC, une loi est édictée pour obliger l'Etat romain à fournir du blé. Mêmes débats que sur les aides au chômage contemporaines. Le célèbre Cicéron s'y opposait prétextant que ces mesures poussaient les plus pauvres à l'oisiveté. Malgré les oppositions politiques régulières, les romains pauvres ont reçu gratuitement pendant des siècles du blé puis du pain sous Aurélien (270-275 après JC). Les romains appelaient l'Annona le système d'approvisionnement (Egype, Sicile), de distribution et de stockage. Son efficacité aurait été l'une des raisons de la chute de l'Empire romain favorisant l'assistanat. 

Logistique puis distribution

Une logique simple : selon la matière première, quel est le meilleur circuit, a priori le plus rentable, entre le site de production et celui de consommation ? C'est ici qu'intervient le lien stratégique avec le #Commerce International, c'est à dire le droit, les #Transports, l'intelligence de ce qu'on appelle la Supply Chain/Chaîne Logistique d'approvisionnement et parfois  la #Force pour sécuriser des routes commerciales. En fonction de ces paramètres les industriels choisissent où implanter les sites de production : par exemple, le méthane est liquéfié en bord de mer pour être chargé dans des navires. Autre exemple, le pétrole est raffiné à proximité des sites de consommation (7 raffineries en France)

Parmi les matières premières ainsi définies (produits agricoles, minerais, pétrole brut, bois...), certaines sont utilisées à proximité de leur lieu de production, leur valeur à la tonne ne supportant pas de transport lointain : c’est le cas de l’eau et de la plupart des matériaux de construction. D’autres font l’objet d'échanges internationaux, sous leur forme initiale ou sous une forme transformée : 
- le pétrole voyage sous forme de pétrole brut, mais aussi de produits raffinés (essences, fiouls), 
- le cuivre sous forme de concentré en vrac, mais aussi de lingots de « blister » (contenant 99 % de cuivre et devant donc encore subir une opération de raffinage) ou de métal raffiné (à la pureté encore supérieure), 
- le soja sous forme de graine, mais aussi d’huile ou de tourteaux.


Recyclage

Le recyclage des déchets complète le cycle productif de toutes les matières premières dont l’usage ne transforme pas la nature chimique (comme dans le cas du pétrole dont la combustion brise la molécule d’hydrocarbure pour libérer de l’énergie). Plus son intensité augmente avec le prix des ressources (plus ils sont élevés, plus on recycle), moins la pression sur les gisements est élevée. 

Les matières premières en ville finissent par se retrouver dans l'égouts au point de constituer des gisements significatifs. Les boues d'épuration cachent une véritable manne. Ainsi dans une tonne, il est possible de trouver 52 kg de fer, 6 kg d'Aluminium, 1 kg de Titane (utilisé dans le dentifrice) et même jusqu'à 20 grammes d'argent et 0,3 grammes d'Or (quantité d'or comparable à celle trouver dans les mines les moins rentables). En France les boues d'épurations s'élèvent à 1,8 million de tonnes : une partie est épandue dans les champs comme fertilisant, le reste est stocké ou incinéré.

Dans certaines filières, le recyclage est une source de matière première aussi, voir plus,  importante que les ressources naturelles : c’est le cas des métaux dont les taux de recyclage varient de plus de 90 % (platine, or) à quelques dizaines de pourcents (métaux courants). Au début des années 1990, la part des matières premières élaborées à partir de déchets recyclés était déjà égale à 39 % pour l’acier, 26 % pour l’aluminium, 30 % pour le papier, 38 % pour le cuivre, 48 % pour le plomb. Si les pays très pauvres sont économes en matières premières, les pays émergents en sont très gaspilleurs, comme l’étaient d’ailleurs les pays occidentaux lors de la deuxième révolution industrielle. 

Malgré le recyclage possible, l'extraction demeure très problématique pour l'environnement car le recours à de grandes quantités d'eau entraîne des rejets dans la nature qui ne sont pas toujours dépollués. En Australie, la grande  nappe artésienne de 4 400 km² aurait déjà perdu 10 mètres se l'association indépendante SystExt. Par nature même de l'activité minière, il existe plusieurs métaux pris dans la roche, il faut donc trier et récupérer des "déchets" mais surtout plusieurs autres métaux. 

Ainsi l'extraction de cuivre, très polluante, permet de récupérer du Molybdène qui se retrouve d'ailleurs petite quantité dans les aliments (oligo élément essentiel pour l'organisme) mais aussi de l'arsenic. On peut citer l'exemple d'une mine d'or française située dans Aude vers Carcassonne : elle était la première mine de production d'arsenic au monde. L'arsenic étant très utilisée dans l'industrie de l'électricité.

À un certain niveau de développement, la gestion et l’utilisation des déchets redeviennent une priorité (permettant d’économiser l’énergie et de limiter les pollutions) mais on est encore très loin de ne consommer que des matières premières vierges renouvelables.

Selon la Fédération des entreprises du recyclage [14] (Fédérec), 38,7 millions de tonnes par an sont retirées (chiffres pour 2006) du flux des déchets et sont transformées en 31,9 millions de tonnes de matières premières. Cette activité, qui concerne 2 400 entreprises employant 31 550 personnes, engendre un chiffre d’affaires annuel de 9,8 milliards d’euros et repose sur des investissements annuels de 590 millions d’euros, soit 6 % du chiffre d’affaires total. Plus de 40 % des matières premières non énergétiques utilisées par l’industrie française seraient issues du recyclage.



L'ORGANISATION DU MARCHE : LES BOURSES, LE COURTAGE, LE FINANCEMENT

Un marché efficace doit inspirer confiance, fiabilité et transparence pour se développer. Comme dans tout Système Economique l'Offre et la Demande se confrontent : la demande des #Populations ou des #Entreprises pèse finalement assez peu dans l'équilibre. Tout simplement parce que dans un contexte démographique croissant dans un monde de rareté il y a un déséquilibre. Le #Pouvoirs revient donc aux (i) offreurs, les propriétaires #Grandes Fortunes ou #Etats-Nations et (ii) éventuellement à ceux qui organisent le marché.

(i) qui détient in fine les principales matières premières ?

Des grandes #Entreprises détenues par des #Grandes fortunes ou la #Population.

La Chine, l'Afrique du Sud. 


(ii) Pour organiser les relations entre producteurs et consommateurs, il faut des intermédiaires chargés de définir les prix en fonction de plusieurs paramètres plus ou moins complexes : 
-prévision de disponibilité de produits selon la météo, 
-coût des transports,
-demande des clients liée à la situation économique d'un pays etc. 

Le producteur, exportateur a besoin de visibilité sur les prix, il préfère des prix fixes et transférer le risque liée à la volatilité (à la baisse mais aussi à la hausse) à d'autres. Les fondements de ces mécanismes de spéculations n'a donc rien de scandaleux au départ. Personne, en tout cas ni le producteur ni l'intermédiaire, n'est coupable du caractère aléatoire de la météo ou de la survenance d'événements qui impactent l'extraction ou  le transport de matières premières (guerre, blocage du canal de Suez etc). Parfois des logiques de spéculations apparaissent. 

La volatilité des prix caractérise particulièrement les matières premières. Aléas climatiques, rapports de forces internationaux (attentats, position OPEP) peuvent provoquer des mouvements majeurs sur l'offre ou la demande avec des répercussions dramatiques sur les filières en aval pas toujours préparer. 

Le courtage en matière première tient entre les mains de quelques Entreprises, souvent basées en Suisse qui pèse un tiers de ce marché comme :

-Trafigura, créée par deux français en 1993 (Claude Dauphin et Eric de Turkheim), spécialisé dans les minerais non ferreux et le pétrole. 58 pays, 9000 salariés, et près de 300 Milliards de dollars de CA en 2022. Il négocie environ 7% des barils de pétrole échangés dans le monde selon Les Echos #Le négociant Trafigura commence l'année en fanfare. Impliqués dans des marchés du recyclage, certains dirigeants de ce groupe se sont retrouvés emprisonnés par les autorités ivoiriennes dans le cadre d'une affaire d'empoisonnement locale à grande échelle au milieu des années 2000. cf Affaire du Probo Koala. C'est la société de négoce la plus récente.

-Glencore, l'anglo-suisse, fusionnée en 2013 avec Xstrata et fondé en 1974. Avant la cession de certains actifs agricole, c'était le courtier le plus généraliste avec le Chinois Noble Group. Basé à Baar près de Zurich; 40 pays et 60 000 employés. Très puissante sur le Zinc et le Cuivre mais aussi l'Aluminium et le Charbon. Elle a été fondée par le sulfureux Marc Rich dont l'histoire reflète bien les méthodes utilisées dans le courtage en matières premières.


-Vitol, société néerlandaise fondée en 1966, spécialisée dans le pétrole avec un flux de 5 millions de barils par jour dans les années 2010. La firme fût impliquée dans le scandale Pétrole contre nourriture en Irak. Ses activités sont basées aussi en Suissde.


-Cargill fondée il y a plus de 150 ans en 1865 par Will Cargill, justement dans l'Iowa couvre la planète, ADM profite de l'immensité du territoire nord-américain. 

-Groupe Louis Dreyfus. fondé par Léopold Louis-Dreyfus en 1851. C'est la plus ancienne, un peu avant Cargill. À l'origine basé en Alsace (aujourd'hui à Amsterdam), le groupe, spécialisé dans les matières premières agricoles, est présent dans 53 pays. 10 000 salariés et un chiffre d'affaires d'au moins 33 milliards de dollars.

Pour les céréales, on parle parfois du Club ABCD des Archer Daniel Midland (ADM, crée en 1923 à Chicago), Bunge (créée en 1818 aux Pays-Bas), Cargill pour les américaines et Louis Dreyfus pour la française. Spécialisées dans le blé mais aussi maïs, riz, oléagineux et soja. A 4 elles détiennent 70 à 90% du marché.

LD est devenu leader sur le jus d'orange, Cargill sur le cacao. De nouveaux spécialistes se sont créés comme Olam (Singapour) sur les produits tropicaux ou Wilmar sur l'huile de palme.

Impossible de citer les principaux négociants de la planète sans évoquer l'histoire de l'un d'eux, Marc Rich qui a défrayé la chronique dans les années 1990.

Les bourses des matières premières ont été créée à Londres (LME, ICE) puis ensuite New-York (Nymex) mais aussi Chicago (CBOT, CME) la grande ville continentale des Etats-Unis située à proximité des Grandes Plaines productrices du Midwest américain et desservie par les chemins de fer et le canal reliant la rivière Illinois au lac Michigan.

Partant du courtage ces groupes richissimes ont remonté la chaîne de valeur par acquisition : transport, stockage, usines de production. Ils ne font pas qu'acheter et vendre. ADM en possède 270 à travers le monde. Cette fois on retrouve Matt Damon dans The informant ! pour incarner le personnage de Mark Whitacre qui a dénoncé en 1992 des malversations financières autour de la fixation du prix de la lysine. ADM est cotée au NYSE comme Bunge. 

Les courtiers et surtout les banques sont allés trop loin. A trop contrôler toute la chaîne commerciale, le jeu se fausse : les manipulations d'informations existent en retardant la divulgation d'informations stratégiques. Les conflits d'intérêt explosent. C'est le cas sur le marché de l'aluminium dont les brasseurs se plaignent de Goldman Sach qui gérait dans la banlieue de détroit 27 entrepôts qu'elle utilise pour retarder les livraisons en faisant tourner les marchandises entre les entrepôts. Autrement dit elle cherchait à gagner du temps afin de vendre au meilleur prix selon les révélations faites par le New York Times "A shuffle of Aluminium, but Banks, Pure Gold " en 2013. Cette implication des banques inquiétait la Fed surtout en raisons des menaces qui pesaient sur la stabilité financière de l'économie plus que parce qu'elles jouaient un rôle qui n'était pas le leur. Une crise systémique bloquerait les chaînes d'approvisionnement dans le monde entier, les marchandises ne circulant plus.


Le financement des infrastructures


Le  rôle du dollar

La vente de matières première doit être libellée dans une devise. Et c'est le dollar qui domine pour 90% des échanges. Si le dollar s'apprécie, alors le prix des matières premières augmente. C'est aussi le cas pour le dollar australien et néozélandais. Il y a donc une corrélation entre dollar et prix des matières premières. Reste à savoir comment celle-ci évolue. Parfois dollar et prix convergent, parfois ils divergent. Le hégémonie du dollar persiste malgré quelques tentatives de pays du moyen-orient de libeller leurs ventes de pétrole en euros. 
 
2003-2016 dollar et prix des matières premières divergent 
Phase 2003-2011 : le dollar était bas, la demande mondial en a profité pour croître (entrée de la Chine dans l'OMC) alors que les capacités de production ont mis du temps à s'ajuster (Offre).
Phase 2011-2016 : les prix restent élevés mais dans un contexte d'assouplissement quantitatif (planche à billet post crise 2008) qui a maintenu un dollar faible
Phase fin 2015, début 2016, l'aversion au risque augmente, les matières premières baissent alors que le dollar se renforce


La vente de matières première doit être libellée dans une devise. Le hégémonie du dollar persiste malgré quelques tentatives de pays du moyen-orient de libeller leurs ventes de pétrole en euros. 

Pour produire des matières premières, il faut des infrastructures lourdes qu'il faut financer : Usines, Entrepôts de stockage, moyens de transports (navires marchands tanker, pipelines). Le rôle des banques #Finance est de prêter aux #Entreprises à long terme. 

Investissements sur quelques années = Achats de terrains et d'équipement sur le court et moyen terme + Remboursement des dettes + profit pour les investisseurs en fonction du risque pris sur le long terme

Arrêtons nous sur la propriété, notion fondamentale dans le capitalisme #Systèmes économiques. Il est clair que ceux qui détiennent les #Entreprises de matières premières prennent des risques mais peuvent faire la pluie et le beau temps sur le Système économique mondial. Ces #Entreprises appartiennent à des #Grandes Fortunes occidentales mais de plus en plus à leurs équivalents Russes ou Chinois que l'on appelle Oligarques ayant réussi à faire fortune dans le cadre de régimes peu démocratiques #Crime.

Ce qui compte le plus pour les #Populations, c'est le prix du pain pour manger, du litre d'essence pour se déplacer au travail, du gaz pour se chauffer l'hiver. Comment se forment donc les prix des matières premières ?

L'implication des banques

Les banques financent bien sûr les activités de production de matières premières c'est à dire les infrastructure. C'es leur métier. Elles apportent aussi des solutions de couverture de change aux exportateurs qui n'ont pas à prendre de risque de changes. D'autres le font pour eux, ce sont les spéculateurs. 

C'est perturbant de le dire. Mais prendre des risques à la place d'autres est un métier légitime. 

Construction d'usines géantes au Moyen-Orient comme à Bahreïn ou Abou Dhabi pour l'Aluminium.

Par contre, appâtées par les profits les banques sont allées trop loin en développant de financement du négoce et par la suite de spéculation pure et simple sur des matières premières et non plus en couverture. A ce petit jeux dangereux, les banques américaines se sont imposées sous le regard finalement bienveillant de la Fed qui a autorisé Citibank à garder le contrôle du négociant de matières premières Philbro.

L'exemple de dérive le plus connu est celui de Blythe Masters, de JP Morgan qui a inventé par ailleurs les CDS. (voir #Finance). Ces grandes banques pouvaient détenir des cargo, des entrepôts, des mines, des raffineries, et même des ports. Leur vision transverse sur l'ensemble de la chaîne des métiers des matières premières leur permettait de gagner beaucoup d'argent. Des profits évalués à 15 milliards de dollars entre 2005 et 2010. Les sénateurs américains ont mis fin à ces dérives à travers la promulgation de la loi Dodd-Frank par le Congrès en 2010 qui impose des limites aux Banques. 

Les méandres de la finance font parfois courir un risque systémique sur l'ensemble des acteurs économiques. Celle-ci pourrait déboucher sur de graves problèmes d'approvisionnement. 



CONSOMMATION : LES MECANISMES DE FIXATION DES PRIX


Tout #Système économique repose sur des mécanismes de fixation des prix de biens et services marchands. 

Paul Jorion [15], anthropologue et financier propose une synthèse : "le prix se détermine selon le rapport de force existant entre le groupe des vendeurs et celui des acheteurs, qui se définit à son tour en fonction de la rareté de chacun de ceux-ci à l'intérieur du groupe auquel il appartient. Ainsi, la froide logique de l'offre et de la demande s'efface derrière les rapports humains." Il n'y a pas qu'un simple équilibre à trouver entre des quantités demandées et offertes. C'est la théorique. Dans la réalité, derrière l'offre il y a des #Entreprises qui doivent gagner leur vie, derrière la Demande, il y a des consommateurs dont le pouvoir d'achat est limité. 

Une bonne compréhension des mécanismes de fixation de prix s'impose dès lors que l'on étudie les #Matières premières puisqu'elles sont l'objet d'échanges #Commerce international avec ou sans #Monnaie, ni #Finance. On partage l'étonnement de Jorion dans la préface de son livre (2016) intitulé sobrement Le prix : il n'existe pas d'ouvrage sur ce thème avec le mot prix dans le titre alors que c'est un sujet quasi quotidien pour des milliards de personnes. C'est une question centrale puisqu'il est permis de dire que le prix est la vérité des choses humaines exprimée en nombres et la vérité, le prix des choses humaines exprimé en mots.

Il a fallu du temps pour mettre tout le monde d'accord sur ce que signifie exactement un mot. Selon Jorion, l'existence de la vérité et du prix est donc "transcendante" à notre culture, comme l'étaient autrefois Dieu #Religions ou la Loi #Trois pouvoirs.

Offre et Demande 

Les stocks jouent un rôle d'amortisseur de prix. Les aléas de la météo ont des effets sur les récoltes et donc sur les prix. Quel est le niveau des stocks ? Y a t'il un pic pétrolier, le fameux pic de Hubert attendu en 1970 aux USA et 1987 en Russie ? 

Offre + Stock ~ Demande

Si les stocks sont très faibles, alors ils ne peuvent pas jouer le rôle d'amortisseur des prix à la hausse en cas de diminution de l'offre.

L'équilibre entre l'offre et la demande détermine les prix. Difficile de réaliser des prévisions fiables pour les deux. D'un coté, si la visibilité sur l'offre est plutôt bonne en théorie à court et long terme (identification des gisements, anticipation du coût d'extraction en rapport avec l'évolution des technologies) elle subit régulièrement les aléas climatiques (destructions de récoltes, sécheresses) pour les matières premières agricoles ou des événements géopolitiques majeurs (attentat sur un oléoduc, blocage d'un détroit). 

Avec la mondialisation et une répartition satisfaisante des sites de production sur la planète, les industries de matières premières sécurisent assez bien leur capacité à fournir. Les courtiers, et même les #Etats-nations peuvent aussi jouer sur les stocks. Côté demande, les prévisions fines tombent encore moins souvent justes à long terme : crise financière ou gros changements dans la nature de la demande, ouverture ou fermeture d'un pays émergeant.

Pour comprendre le marché, il faut savoir qu'il existe deux formes de prix : les prix "spot", au comptant, c'est à dire ceux qu'il faut payer pour obtenir immédiatement une marchandise et les prix à termes, ceux qu'il faut payer pour se faire livrer à une certaine échéance la marchandise. En général, c'est à 3 mois ou 6 mois mais cela peut-être plus. Les engagements à termes permettent à des acheteurs de sécurisé des approvisionnements à prix fixe. C'est essentiel mais parfois plus cher ou parfois moins cher que le prix spot.

Les prix peuvent dépendre de la quantité achetée : un engagement sur de gros volumes bénéficie en contrepartie de meilleurs prix.

Les prix doivent s'examiner aussi de l'évolution du pouvoir d'achat et des parités de monnaie. Le prix de baril a augmenté mais le pouvoir d'achat des grands pays aussi. Si l'on rapport le prix de celui-ci par rapport au Smic, les hausses peuvent mieux s'absorber.


Les chocs

Un choc de la demande a plus d'impact sur les prix qu'un choc d'offre. [16] Cf Etude de la banque du Canada (2014). La demande est structurellement en croissance en raison de la démographie et de l'élévation du niveau de vie des pays dits émergents. Ces chocs  #Environnement difficiles à prévoir mais dont la fréquence augmente avec les dérèglements climatiques rendent donc les marchés plus sensibles et génèrent une plus forte volatilité des prix des matières agricoles conditionnant par la même les anticipations à moyen et long terme des agents, perturbées par ailleurs par la raréfaction des réserves et la montée des biocarburants. 

Selon l'étude de la Banque du Canada "il est généralement admis que les supercycles des prix des produits de base sont vraisemblablement déclenchés par des hausses inattendues de la demande". 

Les résultats de régressions qui font ressortir la relation entre la croissance économique mondiale et les prix réels des produits de base. Dans tous les cas, la variation du produit intérieur brut (PIB) mondial a un effet immédiat passablement marqué sur les prix des produits de base. Les résultats montrent qu’une hausse de 1 point de pourcentage (p.p.) de la croissance économique mondiale se traduit par une augmentation de 14 p.p. de la croissance des cours du pétrole. Cette augmentation est plus forte que celles de 9 et 7 p.p. observées dans le cas des métaux communs et des produits agricoles.


La demande n'évolue pas rapidement à la hausse ou à la baisse mais si l'offre peu décliner rapidement (catastrophes, guerre, arrêt de projets), elle ne peut redémarrer la même vitesse. C'est à nuancer car au niveau agricole les contraintes ne sont pas les mêmes qu'au niveau industriel (pour les mines).  Il importe toutefois de souligner que l’offre des différents produits de base ne réagira pas nécessairement de la même façon. 

Ainsi, les coûts de démarrage sont d’ordinaire plus élevés dans le cas des projets liés au pétrole ou aux métaux communs, comparativement aux projets agricoles. Par exemple, il peut s’écouler plus de cinq ans après les dépenses initiales pour qu’une nouvelle mine génère des flux de trésorerie positifs. 

À l’opposé, l’offre de la plupart des produits agricoles peut généralement réagir beaucoup plus rapidement, normalement avant la récolte suivante. Les coûts de démarrage peuvent également évoluer dans le temps sous l’effet des progrès technologiques. L’arrivée à maturité des technologies de production du pétrole de schiste a sensiblement réduit les délais d’accroissement de la capacité de production pétrolière

Les supercycles

Bon nombre de chercheurs font remarquer que, règle générale, les supercycles coïncident à peu près avec les périodes d’industrialisation rapide observées dans l’économie mondiale. 

- Le premier cycle, par exemple, a eu lieu alors que l’on assistait à l’industrialisation des États-Unis, à la fin du 19ème  siècle. 

- Le deuxième a pris naissance au début du réarmement mondial qui a précédé la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1930. 

- Le troisième a concordé avec la réindustrialisation de l’Europe et du Japon, à la fin des années 1950 et au début des années 1960. 

- L’actuel supercycle des prix des produits de base s’est amorcé du milieu à la fin des années 1990, moment où la Chine procédait à une série d’importantes réformes, dont son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce en 2001.


Il aurait donc eu quatre supercycles généralisés des prix des produits de base depuis le début des années 1900, vraisemblablement sous l’effet conjugué de grands chocs de demande inattendus et de lentes réponses de l’offre. 

Le supercycle des années 2015 concorde avec cette idée. Du milieu à la fin des années 1990, la demande de produits de base a été stimulée par la croissance rapide des économies de marché émergentes, en particulier la Chine. À la faveur d’une hausse marquée de la capacité d’approvisionnement et d’un affaiblissement de la croissance mondiale, le supercycle des années 2015 a entamé sa phase descendante. La durée de cette phase dépendra de différents facteurs qui demeurent très incertains, notamment l’industrialisation de l’Inde.

L'exemple des céréales

Pour les céréales, les cotations correspondent au prix pour une tonne. Les grands producteurs fournissent des dizaines de millions de tonnes par an comme la France ou l'Ukraine. L'Ukraine, avec son fameux tchernoziom, terres noires fertiles, produisait avant la Guerre de 2022 environ 32 millions de tonnes de blé par an et 42 millions de tonnes de maïs (non OGM) ainsi que des graines de tournesol (premier exportateur mondial). 

Le cours du blé est particulièrement sensible car il représente le prix de la matière première la plus essentielle pour l'alimentation de base de dizaines de pays pauvres pour lesquels il n'y a pas d'autres alternatives pour se nourrir. Il fluctue depuis une vingtaine d'année entre 100 et 200 €/t avec des pics à presque 300 €/t lors de crises comme celle de 2008. 

Au niveau mondial, une année de production céréalière représente 2 200 à 2800 millions de tonnes en constante augmentation depuis 2010. 

Elle est entièrement consommé en parallèle d'un stock stable de l'ordre de 750 à 850 millions de tonnes depuis 2015. 

A partir de ces niveaux de production, plusieurs centaines de millions de tonnes s'échangent par an sur les marchés (484 en 2021-2022 dont 194 uniquement de blé). 

Avec 35 millions de tonnes produites par an, la France, 5ème pays producteur (derrière la Chine et l'Inde qui gardent leur production et les Etats-Unis et la Russie exportateurs), a, de loin la meilleure productivité avec 7 000 kg par ha contre 3 200 pour les Etats-Unis par exemple. Les grands acheteurs de blé durs sont des pays d'Afrique comme l'Algérie, l'Egypte ou même l'Italie. C’est grâce à sa culture que la France est appelée le « grenier de l’Europe » à l'Ouest. L'Ukraine étant le grenier de l'Est.

L'exemple de l'acier

L'acier est un alliage de fer et de carbone qui contient souvent d'autres éléments comme le manganèse, le chrome, le nickel ou encore le tungstène. Ce produit est important parce qu'il est extrêmement solide et relativement peu coûteux, ce qui en fait un matériau adapté aux secteurs industriels comme la construction, l’infrastructure et la production.

Par conséquent, les cours de l'acier ont toujours été très liés à la performance économique mondiale (cf annonce crise de 2008), généralement à la hausse ou à la baisse en fonction de la situation économique. Toutefois, en tant qu'alliage, son prix est influencé par le coût des produits qui le constituent ainsi que par leurs frais d'expédition.

Il n'y a pas de norme standard pour l'alliage, de ce fait, sa composition peut varier considérablement en fonction de l'utilisation finale que l’on souhaite en faire. Ainsi, il y a de nombreux contrats à terme pour l’acier, ce qui en fait une matière première difficile à négocier. 


Les prix du pétrole

Un prix négatif en 2020. Il devient trop coût de stocker du pétrole, les capacités de stockage étant saturées. Personne ne se positionne à l'achat, voir certain sont prêts à payer pour se débarrasser, ce qui explique des prix du barils à négatifs à - 40 dollars pendant plusieurs jours. Du jamais vu.
Depuis fin 2014, des prix bcp plus bas et stables mais la demande augmente régulièrement. 

Par le passé, les cours du WTI dépendaient directement de la consommation américaine. Cushing étant une région enclavée, le transport du pétrole était difficile vers l’international et entraînait une divergence dans le coût des barils de pétrole WTI et du Brent. Toutefois, la récente inversion du "pipeline Seaway" (voie maritime) dans le but d’acheminer le pétrole de Cushing à Freeport au Texas (dans le golfe du Mexique) - plutôt que dans la direction opposée - a facilité l'exportation du produit, dont les prix sont généralement plus étroitement liés à ceux du brent.

Selon la Futures Industry Association [17],  les 10 matières premières les plus négociées dans le monde sont sans surprises les plus connues : 
pour l'#Energie le Pétrole brut (brent ou West Texas Intermediate (WTI)), 
pour la construction : le Fer, l'Acier, l'Aluminium et le cuivre   
pour l'alimentation humaine : le blé  
pour le bétail :  le maïs/Soja 
et puis bien sûr l'or et l'argent avec des applications aussi bien industrielles que décoratives.

Comme pour toutes les matières premières, le prix du brent dépend de l'offre et de la demande. Historiquement, la demande en pétrole a toujours été étroitement liée à la situation économique mondiale. Les prix augmentent généralement durant les périodes de boom économiques, vu qu’il faut plus de pétrole pour fabriquer et transporter les produits, et baissent pendant les périodes de ralentissements économiques. L'offre mondiale de pétrole, plutôt que l'offre de brent en particulier, a le plus d’influence sur le prix du produit. 

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui fixe des quotas de production des pays membres, a traditionnellement toujours eu une influence considérable à ce niveau. Toutefois, cette influence s'est atténuée ces dernières années depuis que les États-Unis, qui ne sont pas membres de l'OPEP, ont augmenté leur production de pétrole de schiste.

Le prix du soja et du maïs

Les cours du soja peuvent être influencés par la demande d'aliments animaliers, de biodiesel et de substituts de viande ou de produits laitiers, ainsi que par les facteurs influant sur l'offre, comme les conditions climatiques inhabituelles. Étant donné que les États-Unis en sont un producteur majeur, les prix peuvent également être influencés par la force du dollar américain, ils sont généralement à la hausse (en valeur nominale) lorsque le dollar américain baisse, et vice versa. En 2018, les spéculations sur les droits de douane chinois sur le soja américain et leur mise en œuvre éventuelle, ont également eu un impact considérable sur le cours du soja.

Comme pour le soja, le cours du maïs dépend étroitement de la demande en aliments pour animaux et en biocarburants, ainsi que de la force du dollar américain et des conditions climatiques. Les subventions agricoles, surtout américaines, peuvent également influer sur les cours. La production de maïs est fortement subventionnée aux États-Unis, ce qui aide à stimuler sa production et contribue à maintenir un approvisionnement mondial élevé surtout en OGM  à l'inverse  des maïs européens.


Le prix du sucre

Le sucre donne des indications sur les progressions des classes moyennes des pays en voie de développement dont la consommation de sucre croit avec le niveau de vie. Le sucre a connu des écarts de prix considérables et des mouvements spéculatifs importants racontés dans le film Le sucre.


Le prix des métaux

Le Fer :  depuis 2000, il y a eu d'importantes fluctuations de prix dues au changement dans les habitudes de consommation en Chine. Le pays s'est rapidement urbanisé, nécessitant de grandes quantités d'acier, et a connu une croissance économique phénoménale. De ce fait, les tarifs fixés par Donald Trump ont également eu un effet indirect sur le minerai de fer, dont les prix ont baissé en raison d'une baisse de la demande. Etait-il possible d'anticiper la crise de 2008 à partir de la chute de la demande d'acier en chine ? 

L'or : généralement considéré comme une valeur dite "refuge", l'Or a tendance à conserver sa valeur ou à augmenter en période d'incertitude économique et politique. De ce fait, de nombreux traders ont tendance à investir dans l'or lorsque le dollar baisse, et donc le cours de l'or suit souvent une tendance inverse à celle du dollar. 

En raison de son rôle important dans les secteurs industriels et de l’électronique, le prix du cuivre peut fluctuer considérablement en fonction de la production économique. Il fluctue de 1500 $ à 8 500 $ la tonne entre 2003 et 2006. L'offre, en revanche, peut être impactée par des conflits commerciaux, les saisons (climat) et des problèmes d'infrastructure, en particulier chez les principaux fournisseurs sud-américains tels que le Chili et le Pérou.

L'Aluminium : Les prix du pétrole et de l'électricité peuvent influer sur le prix de l'aluminium, car la séparation des minerais est très énergivore. La demande est influencée par l'industrie manufacturière et de la construction, de ce fait, le développement d'économies comme la Chine peut avoir un réel impact sur ses prix. Comme pour d’autres matières premières, l'administration américaine peut imposer droits de douane supplémentaires selon les années, la politique américaine est donc susceptible d’avoir des répercussions sur les cours de l'aluminium.

L'argent est également considéré comme une valeur dite "refuge" ce qui cause une augmentation fréquente de sa valeur en période d'incertitude économique. Cependant, l'or est souvent considéré comme un investissement plus fiable, vu que sa valeur est moins dépendante de la demande du secteur industriel qui est souvent impacté lorsque la production économique est en baisse. Pour ce qui est de l'offre, l'argent est le plus souvent extrait de minerais d'autres métaux, en particulier le cuivre, les fluctuations de la demande pour ces autres métaux peuvent donc influer sur le prix de l'argent.

Des sources de tension

Des rivalités se cristallisent pour s'approprier les matières premières du futur : Thomas Brown dans un livre sur les services secrets [18]évoque une lutte pour occuper des sites de récupération potentiels pour des matières premières qui viendraient de l'Espace, de la lune. Il est question de l'Helium 3. Selon les données enregistrées en 2009 par la sonde orbitale chinoise Chang'e 1, les réserves en hélium 3 de la Lune s’élèveraient à 100 000 t. Il est incorporé au régolite ou enfoui en faible profondeur de la surface. 

Lorsqu'on sait que 200 tonnes permettraient de satisfaire les besoins énergétiques des États-Unis et de l'Union européenne pendant une année, que cette énergie permettrait aux Terriens de combler leurs besoins en énergie pour des siècles, cela incite les enthousiastes à y voir un moteur puissant à son exploitation. En effet, le coût d'exploitation d'une tonne d’hélium 3 serait de l'ordre de 1,5 milliard de dollars (2005), alors que la même quantité d'énergie coûte 10 milliards de dollars en équivalent pétrole faisant de cette ressource un sujet d'intérêt commercial à une reconquête de notre satellite dans un avenir proche…

L'abandon des matières premières du passé utilisée comme #Energies fossiles vont bousculer la géopolitique #Diplomatie mondiale très rapidement à partir du moment où les convictions sur le réchauffement climatique vont se répondre. La Russie, sans revenus liés au Gaz ou au Pétrole va devoir trouver autre chose. Cet autre chose pourrait être les céréales et minerais de l'Ukraine. Se diversifier va générer des Guerres d'appropriation #Crime avec comme fil conducteur la loi du plus fort : l'Ordre Mélien [19].


La rareté et la finitude

En raison de la rareté et de la finitude (énergies fossiles), il y a un jeu perpétuel de recherche de substitution ou de nouvelles sources. La seule solution alternative serait de pouvoir un jour capter des ressources dans l'Espace : planète et surtout astéroïdes.

Si les matières premières peuvent apporter malédiction, ce sont grâce à elle que le progrès est possible. C'est un atout stratégique majeur en amont de toute l'économie. A ce titres elles méritent d'être bien connues, enseigner, surveillées de manière impartiales (hors lobby ou faux think tanks).


La technologie permettant d'exploiter cette ressource est encore balbutiante.

Attention à ne pas mettre en place des systèmes agricoles plus efficaces en apparence mais dont l'organisation fragile aurait en cas de défaillance des conséquences désastreuses pour le #Système politique

Dresser le panorama complet des matières premières s'avère interminable car elles s'imbriquent avec des centaines industries #Entreprise. Mais très vite,  l'étude des matières fait ressortir qu'une situation de "paix mondiale" #Diplomatie ne peut-être que transitoire avec un Système Economique conçu par "hasard" , au fil de l'eau, de manière aussi bancale. 

Les êtres humains et leurs représentants sont loin d'avoir pu mettre en place un accès à l'#Energie, à l'#Alimentation équilibré pour chaque habitant de la planète. Et c'est un problème auquel il faut s'attaquer. Tant que les guerres étaient limitée à des coups de canons, les dangers restaient raisonnables à l'échelle planétaire. Depuis l'existence des armes nucléaires à grande échelles, il y a péril. Avant d'analyse les Systèmes, il faut poursuivre la mécanique infernale mise en place.

Concrètement, à quoi servent les matières premières et comment ont-elle contribué à l'élaboration de nombreux objets qui font le quotidien : armes blanches du Moyen-Age, Voiture, Jean, Téléphone mobile alimentant la Société de Consommation.

Tout est dans tout. L'étude d'un #Système Economique ne peut donc pas sérieusement faire l'impasse sur la maîtrise des enjeux liés aux #Matières premières. Il faut prendre conscience que les histoires derrières #Histoire ne sont pas roses. Le cadres nationaux ne suffisent pas pour encadrer ces problématiques. 

#Les objets

Selon l’ADEME, nos foyers sont habités par 2,5 tonnes d’objets en tous genres. Autrement dit, c’est la taille d'un gros hippopotame. Ce chiffre paraît dérisoire à côté de ce que pèsent vraiment toutes ces choses sur la planète bleue. Si l’on calcule le poids insoupçonné associé à tous nos biens, on atteint une moyenne de 45 tonnes. Cette fois, ce n’est plus un, mais 18 hippopotames   ! 

  THEMES

DEFINITIONS

DES MATIERES PREMIERES POUR L'ALIMENTATION  : PLANTES - FRUITS ET LEGUMES - DENREES (CEREALES) - PRODUITS TROPICAUX - PRODUITS VIVANTS - PRODUITS DE LA MER - L'EAU 
DES MATIERES PREMIERES POUR L'INDUSTRIE : METAUX FERREUX - METAUX NON FERREUX - TERRES RARES - MATERIAUX DE CONSTRUCTION - PRODUITS NATURELS 
DES MATIERES PREMIERES POUR L'ENERGIE  : CHARBON, DU PETROLE ET DU GAZ SOURCES D'ENERGIES 

LES GRANDES IMPULSIONS ET RUPTURES PROVOQUEES PAR LES MATIERES PREMIERES DANS L'#HISTOIRE

DES L'ANTIQUITE, UN ENJEU MAJEUR POUR ETABLIR LA VIE EN SOCIETE - DE LA RENAISSANCE AUX EMPIRES COLONIAUX : DE NOUVELLES MATIERES PREMIERES, DE NOUVELLES APPLICATIONS MAIS DES RAPPORTS DE FORCE QUI S'AMPLIFIENT - LE CAS PARTICULIER DU PETROLE AU COEUR DES DEUX GRANDES GUERRE MONDIALES - MISE EN PLACE D'UN SYSTEME QUI A FAIT ET FAIT ENCORE L'HISTOIRE

PRODUCTION  : LA LOGIQUE DE FILIERE

EXPLOITATION - COLLECTE - EXTRACTION - RECYCLAGE - STOCKAGE - LOGISTIQUE

INTERMEDIAIRES : L'ORGANISATION DU MARCHE  

LES BOURSES - LE COURTAGE - LE FINANCEMENT

CONSOMMATION  : LES MECANISMES DE PRIX

OFFRE ET DEMANDE - DES SOURCES DE TENSION

  NOTES

[1] Wall-e : dans ce film d'animation sorti en 2008 (réalisation Andrew Stanton, Pixar animation Studio) qui offre plusieurs niveau de lecture, les êtres humains sont représentés comme incapables de marcher seuls (obèses portés sur des sortes de véhicules en suspension dans l'air) et victimes de surconsommation permanente mais sans bouger. 

[2] OMC : Organisation Mondiale du Commerce

[3] Le Codex Alimentarius est un programme commun de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il a établi une « classification des produits destinés à l'alimentation humaine et animale », dans laquelle chaque produit est identifié par un code. La classe A de cette classification (« produits d'alimentation primaire d'origine végétale ») contient un type 5 intitulé « herbes condimentaires et épices », qui suit les définitions suivantes :
« Les herbes condimentaires sont des feuilles, fleurs, tiges et racines provenant d’une variété de plantes (herbacées), utilisées en quantités relativement petites comme condiments pour aromatiser les aliments et boissons. Elles sont utilisées sous leur forme fraîche ou séchées naturellement. »
« Les épices sont les graines aromatiques, bourgeons, racines, rhizomes, écorces, gousses, fleurs ou parties de fleurs, baies et autres fruits d’une variété de plantes qui sont utilisés en quantités relativement faibles pour aromatiser les aliments. Elles sont consommées principalement sous leur forme séchée comme condiments. »

[4] FAO : Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture est une organisation spécialisée du système des Nations unies, créée en 1945 à Québec. Son siège est à Rome, au Palazzo FAO, depuis 1951.

OMS : Organisation mondiale de la Santé basée à Genève.

[5] Liste européenne

[6] : Le Bureau de recherches géologiques et minières est l’établissement public français de référence dans les applications des sciences de la Terre pour gérer les ressources et les risques du sol et du sous-sol. C'est le service géologique national français. Le BRGM a été créé en 1959


[7] Domestication du blé par Harari Marshall Sahlins, Age de pierre, âge d'abondance. Article du Nouvel Obs. Janvier 2019 : Comment la domestication du blé a piégé l'humanité ? Il y a dix mille ans, la domestication du blé a ouvert la voie à l'apparition d'un pouvoir politique centralisé, l'Etat, généralement présenté comme un progrès. Mais était-ce une si une bonne idée ?, se demande l'anthropologue américain James Scott.


[8] Accident qui aura ensuite contribué à l'invention du casque moto. Lawrence a perdu le contrôle de sa moto, une Brough Superior SS100, près de sa maison à Dorset, dans le sud-ouest de l’Angleterre. L’un des médecins qui a examiné Lawrence, Hugh Cairns, a conclu à la suite de l’examen post-mortem que Lawrence avait subi des lacérations sévères et des dommages au cerveau quand sa tête non protégée a heurté le sol. La mort de Lawrence n’a pas été oubliée par Cairns, qui, a commencé à recueillir des preuves sur les blessures à la tête subies par les motards. Après 6 ans de recherche, en octobre 1941, il a publié ses premiers résultats dans le British Medical Journal. L’article était intitulé « Les blessures à la tête chez les motocyclistes et l’importance du casque de protection ».

[témoignage lieutenant-colonel Bremond sur TE Lawrence et son livre les 7 piliers de la sagesse.


[9] Gertrude Bell - planche avec des photos Citation de poèmes. Gertrude Bell, née le 14 juillet 1868 à Washington au Royaume-Uni et morte dans la nuit du 12 juillet 1926 à Bagdad, est une archéologue, exploratrice, écrivaine, femme politique, espionne et diplomate britannique.


[10] Rapport Global Material Flows and Resource Productivity  PNUE (Programme des Nations-Unies pour l'Environnement du 20 juillet 2016)

[11] Interview Thinkerview - janvier 2022 Aurore Stéphant. 


[12] Film Blodd Diamond

[13] Rapport OCDE Trade Policy Note.  2016 Source Trade Policy Note OCDE Exportations de produits miniers : une contribution à la croissance de l’ensemble de l’économie ? )

[14]  Du rare à l’infini, panorama mondial des déchets, Economica, 2006. Selon la Fédération des entreprises du recyclage  (Fédérec)

[15] Paul Jorion, Anthropologue ayant la particularité d'avoir travaillé dans la finance aux Etats-Unis plusieurs années avant la crise financière de 2008.

[16]Etude Banque du Canada de 2016 (données jusqu'en 2015) : Les supercycles des prix des produits de base : que sont-ils et que nous réservent-ils? Bahattin Büyükşahin, Kun Mo et Konrad Zmitrowicz, département des Analyses de l’économie internationale

[17]FIA : The Futures Industry Association (FIA) is a trade association in the United States composed of futures commission merchants. A futures commission merchant is analogous to a broker; they are entities that accept orders and payment for commodity futures for execution on a futures exchange.The FIA states that it believes its regular members are responsible for more than 80% of the customer business transacted on US futures exchanges

[18] Voir Ecole de Guerre Economique ici. Les enjeux de récupération de l'Helium 3 sont évoqués dans Histoire des Services Secrets britanniques de Gordon Thomas, éditions nouveau monde, 2008. Le MI 5 et le MI 6 ont été chargés d'évaluer les modalités de sécurisation de sites de récupération d'Helium 3 sur Terre à partir de l'extraction lunaire.

[19] Ordre ou dialogue Mélien (entre Athéniens et méliens dans la guerre du Péloponnese : ligue de Délos menée par Athènes verusus ligue du Péloponnèse par Sparte de -431 à -404). La nécessité l’emportera toujours sur l’idée de justice. En présence de la force, la persuasion est inutile. Les Athéniens annoncent aux Méliens qu’ils n’auront pas recours à des arguments de droit. Ils souhaitent que les Méliens en fassent de même. Il n’est possible de parler de justice qu’entre égaux dans l’ordre de la force. Lire Thucidide, Leo Strauss.

NMC : Nickel, Manganèse, Cobalt
John G Ruggy
Boucles complexes de rétroaction (Lula Christman 2020)

  RESSOURCES





Bibliographie

Or noir, Matthieu Auzanneau, Editions La Découverte, 2017
Pétrole, une guerre d'un siècle, William Engdahl, Jean-Cyril Geodeffroy, 2015
La guerre des métaux rares, Guillaume Pitron, Editions Les Liens qui Libèrent, 2018
Pétrole, la fête est finie, Richard Heinberg, Collection Résistance, 2008
Le poivre et l'or noir, Philippe Chalmin, Bourin Editeur, 2007
Histoire extraordinaire des matières premières, Alessandro Giraudo, Editions François Bourin, 2017
La lutte mondiale pour les matières premières, Walther Pahl, Payot 1941
Les marchés de matières premières, Jean Gottmann, Armand Colin, 1957
Le prix, Paul Jorion, Champs Essais 2016
Les minerais du sang, Christophe Boltanski, Grasset, 2012
La fin de la mégamachine, sur les traces d'une civilisation en voie d'effondrement, Fabian Scheidler, Seuil 2020

Film

Blood Diamond,  film américano-allemand réalisé par Edward Zwick, sorti en 2006. Prenant place pendant la guerre civile de Sierra Leone, il dénonce le marché des diamants de conflits avec Leonardo DiCaprio.

Le sucre, film français réalisé par Jacques Rouffio (1978), adaptation du livre homonyme de Georges Conchon. Le film relate une affaire d'escroquerie, sur la base de la bulle spéculative sur le marché à terme des matières premières, en l'occurrence celle du sucre de 1974. Un petit épargnant, Adrien Courtois interprété par Jean Carmet, y perd tout l'héritage de sa femme. 

Réserves d'or des Banques Centrales en tonnes

Depuis la fin des années 60 le stock d'or détenu par les banques centrales de l'ensemble des pays du monde est en forte diminution alors que la production annuelle d'or s'élève à 2 400 tonnes en 2008 pour une demande de 3 300 t.

Cette observation illustre la fin de l'étalon or déclarée par les américains en 1973 et l'utilisation de l'or par des industriels

Cours de l'or

La rareté a donc mécaniquement un impact sur les prix dès cette période pendant laquelle le cours de l'or passe de 50/100 $ l'once à un minimum de 300 $ pour atteindre des sommets historiques en 2009.

L'or est évidemment considérée comme une valeur refuge. La demande mondiale se répartie de la manière suivante : 59% placement, 8% industrie et 33% joaillerie.

L'or est toujours considérée comme une valeur refuge, l'augmentation de son prix s'est accéléré depuis la fin de la convertibilité du dollar. Il est impossible de prédire les prochains mouvements sur l'or, d'autant que les cours peuvent être manipulés facilement.

Production d'acier en milliers de tonnes

La production d'acier, avec laquelle on ne peut pas tricher sur le dynamisme de l'économie mondiale (il y a de l'acier dans de nombreux produits de base) s'est accélérée au début des années 2000 pour ralentir en 2008.

La quantité d'acier produite est restée stable jusqu'en 2002. La crise de 2008 s'est résorbée rapidement.

Les raisons de la hausse de l'or en 2012

Depuis l’éclatement de la bulle internet au début des années 2000, le monde n’a cessé de traverser les crises, périodes au cours desquelles le cours de l’or n’a fait que progresser. Autour de 300 $ au début des années 2000, l’once d’or a atteint un record historique
à 1 921,15 $ le 6 septembre 2011.

Article de Laurent Swartz du 7 novembre 2011

Occupied

Série : Occupied

Interview d'Hubert Védrine / février 2018 (Le Point)

Rien ne va plus en Norvège. Les Russes pompent le pétrole et contrôlent le pouvoir. Le Premier ministre en fuite tente de rallier les leaders européens, la résistance prend les armes. La situation se tend dans la saison 2 de la série Occupied, qu'Arte diffuse à partir du 15 février. Hubert Védrine, grand spécialiste de l'Europe, ancien ministre des Affaires étrangères, l'a vue en avant-première et met pour nous ce thriller politique nerveux à l'épreuve du réel. Verdict ?

Le Point : L'attaque de la Norvège par les Russes pour ses ressources pétrolières. Que vaudrait un tel scénario dans la réalité ?

Hubert Védrine : L'hypothèse n'est pas crédible, mais, ce qui est frappant, c'est que cela ne gêne pas lorsqu'on regarde la série, qui est très bien faite, écrite, réalisée, jouée. Il y a un rythme et une efficacité cinématographiques remarquables, chaque personnage est plausible, on ressent la complexité des situations et les dilemmes norvégiens. Mais pourquoi la Russie, qui regorge d'hydrocarbures, se lancerait-elle dans une opération aussi risquée, au risque de provoquer l'Otan, pour mettre la main sur une ressource qui ne lui est pas nécessaire ? Quand Hitler était obsédé par le pétrole du Caucase, c'est parce qu'il n'en avait pas. Ici, on ne saisit pas les motivations russes.

Mais une intrusion économique qui se transforme en véritable occupation du sol, comme dans la Norvège d'Occupied, pourrait-elle survenir ?


Peut-être, mais alors dans l'hypothèse d'une guerre générale en Europe, scénario presque impensable. L'originalité dans ce scénario pétri de références historiques dramatiques et pénétré d'une poutinophobie profonde, comme chez une grande partie des pays européens actuels, tient dans l'idée d'une prise de contrôle insidieuse. L'angoisse d'un envahissement est sous-jacente, mais il ne s'agit pas d'une invasion à l'ancienne. Ce n'est pas le coup de Prague de 1948, ni de Budapest en 1956, ni l'invasion soviétique de l'Afghanistan. C'est différent. C'est une prise de contrôle du jeu politique norvégien. Et ça, c'est très intéressant. Parce qu'il se peut que l'on assiste à ce genre de choses dans le monde de demain. Il faudrait imaginer un pays menaçant – ici c'est la Russie mais ça pourrait être la Chine, ou même les États-Unis –, qui tirerait les ficelles et contre lequel on pourrait s'opposer un peu, mais pas trop. Que faire ? C'est d'ailleurs comme cela que les Russes voient les révolutions « de couleur ».

La série nous happe aussi par les personnages : une femme d'affaires, une avocate, un militaire, tous confrontés à un choix, ou plutôt écartelés entre leurs attaches avec la nation et les opportunités qu'offre l'occupant. Ces combats intimes, entre collaboration et résistance, vous ont-ils convaincu ?

Oui, c'est bien vu. Alors que, en général, la complexité et les contradictions sont gommées par les reconstitutions. Voyez le simplisme de la mémoire binaire française : pendant trente ans, tout le monde avait été résistant et, depuis, tout le monde a été collabo. Absurde. Une exception : la très bonne série Un village français. Dans cette fiction norvégienne, nous sommes précisément dans un jeu complexe. Ce qui en fait tout l'attrait.


Tension. Anita Rygg prend la place explosive de son boss Premier ministre sur l’échiquier politique.


À propos des personnages, Hippolyte Girardot incarne un commissaire européen, représentant de l'UE et adepte du double jeu. Plausible ?

Girardot joue très bien son rôle, mais ce n'est pas celui d'un commissaire européen. Rien dans les traités européens ne permettrait à un commissaire de devenir l'arbitre final des positions politiques à prendre, de plus dans un pays non membre de l'Union. Dans le monde réel, si l'Europe devait se ressaisir, en cas de défaillance des États-Unis en matière de sécurité (plus qu'improbable, même avec Trump), cela relèverait du Conseil européen, où siègent Macron et Merkel, qui désignerait l'un d'entre eux pour gérer la crise norvégienne sous le contrôle du Conseil, et en liaison avec les États-Unis.

La saison s'achève sur la menace d'une implosion de l'Union. L'idée d'une dislocation interne est-elle pensable ?

Vous voulez savoir si les Européens opposeraient un front homogène face à une vraie agression russe ? Ils ne sont déjà pas capables de fermeté face à Trump ou Netanyahou, ni face à la Chine !

Dans Occupied, les États-Unis sont les grands absents. Un pays européen privé de la protection américaine, est-ce envisageable ?

Si jamais les Russes, Dieu seul sait pourquoi, lançaient une opération de ce genre, violente, militaire, à un très haut niveau, la réponse immédiate viendrait de l'Otan. C'est la base même de la sécurité en Europe. Avant de parler de l'Union européenne, dont la Norvège ne fait pas partie, les pays membres de l'Otan – qui est une alliance défensive, conçue en 1949 contre l'URSS – ont l'obligation de se défendre militairement les uns les autres. Y compris les États-Unis. Et il ne s'agit pas de générosité américaine mais du fait que, s'ils ne défendent pas un pays protégé par l'alliance la plus contraignante dans le monde, leur garantie ne vaut plus rien, où que ce soit. Ce serait une abdication mondiale. Impensable, même si l'on ne peut être totalement sûr de la protection américaine, surtout avec Trump.

L'ennemi prend les traits d'une beauté froide, Irina Sidorova, ambassadrice du pouvoir de Moscou. Pourquoi, vingt-cinq ans après la fin de la guerre froide, les Russes font-ils encore de si époustouflants « méchants » ?

C'est tout un débat. Je fais partie de ceux, même s'ils sont minoritaires, qui pensent que, depuis que l'URSS a disparu, tous les torts n'ont pas été le fait de la seule Russie. Aucun effort n'a été réalisé pour bâtir en Europe une relation nouvelle de sécurité dans laquelle les Russes se sentent respectés. Même Kissinger le reconnaît. Alors quand Poutine, lors de son troisième mandat, proclame que « la Russie n'est pas un paillasson », ça le rend très populaire. Il l'est toujours. L'invasion de la Crimée a été une réplique à la politique menée par George W. Bush, qui voulait à tout prix faire entrer l'Ukraine dans l'Otan.

On reproche aujourd'hui aux Russes d'être... restés russes. On aurait voulu qu'ils deviennent des gentils socio-démocrates scandinaves. Je dis ça parce que je suis français, et que j'ai une vision gaullo-mitterrandienne de la politique étrangère. Si j'étais balte, face aux Russes, je voudrais certainement des garanties... Je comprends, mais cela ne nous oblige pas à attribuer aux Russes tous les torts, même si cela peut faire une très bonne fiction.

Liens entre prix du pétrole et taux de change du dollar

Beaucoup d’observateurs avancent l’idée suivante : la hausse du prix du pétrole est une conséquence du recul du dollar, les investisseurs se protégeant contre la baisse du dollar en investissant en pétrole (en matières premières d’une manière plus générale).

On peut aussi supposer que les exportateurs de pétrole différencient leurs revenus en d’autres devises.
Mais on peut aussi penser que la hausse du prix du pétrole et la baisse du dollar ne sont pas directement liées, et sont les deux conséquences d’une cause commune qui est le retrait des investisseurs depuis les marchés d’actifs complexes (ABS) aux Etats-Unis.

Dans d’autres circonstances, on pourrait alors avoir une corrélation différente entre le dollar et le prix du pétrole, due par exemple à des effets de demande de transaction de dollar ou à des effets cycliques, et on ne pourrait pas s’appuyer sur l’idée d’une corrélation stable.

Une étude de Patrick Artus, Natixis du 17 mars 2008

Une grande partie s’effectuant par voie maritime ( quarante millions de barils / jour ) , on comprend mieux pourquoi la flotte américaine est déployée sur toutes les mers du globe , et notamment à proximité des points de passage sensibles ( détroit d’Ormuz , détroit de Malacca , canal de Suez , etc

À lui seul , le business lié au pétrole représentait environ 5 % du PIB mondial , soit plus ou moins deux mille cinq cents milliards de dollars … Mais la clef de l’enjeu ne résidait pas seulement dans ce colossal volume . C’est la valeur ajoutée qui expliquait tout . Extraire , transporter , raffiner et distribuer le pétrole , partout dans le monde coûtait moins de mille milliards de dollars ! La différence ? De la marge pure que se partageaient les pays producteurs et les pays consommateurs au travers des royalties , des impôts et des taxes .

Le sucre (1978)

Une histoire dans un contexte de spéculation sur une matière première bien connue. Avec Gérard Depardieu et Jean Carmet.

Rolling Stones - Brown Sugar 

Live au Théâtre Fonda en 2015


Le Café El Gringo 

Mise en scène d'un acheteur européen en cravate en train de négocier avec des producteurs locaux en Amérique du Sud (Brésil, Colombie etc). Jacques Vabre. Années 1980.
Personnaliser

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